Ces animaux, martres, pies, renards… qui échappent au statut d’espèce nuisible

Ces animaux, martres, pies, renards... qui échappent au statut d'espèce nuisible
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Une décision récente du Conseil d’État apporte une lueur d’espoir pour la martre, la pie et le renard, qui ne seront plus considérés comme des espèces nuisibles dans certains départements. Cette évolution fait suite à une contestation par plusieurs associations environnementales d’un arrêté gouvernemental de 2023, qui dressait une liste d’espèces qualifiées de « susceptibles d’occasionner des dégâts», connues sous l’acronyme ESOD. Cette liste, révisée tous les trois ans, permettait la chasse, le piégeage, la capture et l’exhumation des animaux y figurant, même en dehors des périodes de chasse.

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Les ONG avaient critiqué le caractère « infondé et absurde» de certains critères utilisés pour établir cette liste, et le Conseil d’État a partiellement donné raison à ces organisations pour certaines espèces. Ainsi, la martre est désormais protégée sur l’ensemble du territoire, tandis que d’autres animaux comme la fouine, le corbeau freux, la corneille noire, la pie bavarde, l’étourneau sansonnet et le geai des chênes échappent à cette classification dans certains départements.

Le ministère de la Transition écologique, en collaboration avec les préfectures, est chargé de l’établissement de cette liste. Les départements peuvent demander le classement d’une espèce comme nuisible en se fondant sur les dégâts observés dans les exploitations agricoles ou les jardins, ainsi que sur la taille des populations concernées.

Chaque année, plus d’un million d’animaux considérés comme nuisibles, y compris petits mammifères et oiseaux, sont éliminés, selon des estimations scientifiques. La Ligue de protection des oiseaux dénonce cette situation, affirmant qu’il est inacceptable de continuer ce “massacre inutile” alors que la biodiversité est en déclin dramatique.

Les défenseurs de l’environnement soulignent également les services écologiques rendus par ces animaux. Les martres, renards et fouines, par exemple, régulent les populations de rongeurs nuisibles aux cultures, tout en jouant un rôle sanitaire en consommant des carcasses d’animaux morts, ce qui aide à limiter la propagation de maladies.

De leur côté, corneilles, pies et corbeaux contribuent à la lutte contre les insectes ravageurs des végétaux. Dès lors, la question se pose : l’élimination de ces animaux est-elle réellement justifiée ? Est-elle efficace pour réguler les espèces ? Une récente synthèse de la littérature scientifique par la fondation pour la recherche sur la biodiversité soulève de sérieux doutes à ce sujet, incitant plusieurs associations de défense de l’environnement à réclamer une révision de la réglementation en vigueur.

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