Gérald Darmanin annonce l’arrivée en France de prisons modulaires
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Après avoir observé le modèle anglais en avril 2025, Gérald Darmanin s’est rendu en Allemagne, au sein du complexe pénitentiaire de Meppen, situé à la frontière néerlandaise. Accompagné de sa délégation, le ministre de la Justice a exploré les allées de cette prison atypique, ornée de parterres de fleurs et de pelouses bien entretenues. En levant les yeux, il a également remarqué les cloisons extérieures surmontées de plusieurs rangées de barbelés et les lourdes portes à système électromagnétique. À l’intérieur, les cellules, aux murs clairs et meublées de bois de style scandinave, sont installées dans des préfabriqués en béton armé. Cette visite a été orchestrée par Kathrin Wahlmann, la ministre de la Justice du Land de Basse-Saxe.
En 2021, ce Land du nord-ouest de l’Allemagne a lancé un projet pilote visant à réduire la surpopulation carcérale. La transition vers ces nouvelles cellules a été réalisée en seulement 10 mois, avec un assemblage des préfabriqués en trois jours, un processus jugé simplifié et sécurisé par la ministre Wahlmann. Elle a souligné que la rapidité de la construction a permis de réduire considérablement les contraintes de sécurité habituellement liées aux chantiers en milieu pénitentiaire.
Actuellement, une quarantaine de détenus, dont des personnes en situation de handicap, des individus psychologiquement fragiles et des délinquants sexuels purgés de peines allant jusqu’à 15 ans, résident dans ce complexe, sous la surveillance de 21 agents. La conception modulaire n’entrave pas la sécurité maximale ni le bon état des lieux, les préfabriqués restants en excellent état près de quatre ans après leur mise en service.
Darmanin a exprimé son souhait d’accélérer la mise en place de structures modulaires pour les détenus en semi-liberté ou ceux condamnés à de courtes peines, avec un objectif de 3 000 places pouvant être construites en 18 mois. La première structure, d’une capacité de 50 places, est prévue à Troyes dans l’Aube, avec une livraison attendue pour l’automne 2026. L’administration pénitentiaire estime qu’un détenu sur trois, notamment ceux en fin de peine ou incarcérés pour des délits routiers, pourrait bénéficier d’un régime carcéral plus flexible et moins coûteux.
Selon le ministre, la création de ces hébergements préfabriqués serait “deux fois moins chère”, coûtant 200 000 euros par détenu contre 400 000 euros pour une prison traditionnelle. Cependant, ces chiffres sont contestés, car la prison modulaire de Meppen a coûté 5 millions d’euros, soit un tiers de plus qu’une structure pénitentiaire classique, selon les autorités judiciaires de Basse-Saxe.