Sur la chasse Emmanuel Macron se retrouve pris entre deux feux
Le premier gestes aux chasseurs, la division par deux du prix du permis de chasse..« Emmanuel Macron n’est pas un militant de notre cause » jure en écho Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs. « Un interlocuteur comme un autre », selon un proche du président. Lui, assure qu’il « rencontre le président environ deux fois par an ».
A peine nommée ministre de la Transition écologique en juillet, Barbara Pompili a refusé de signer les arrêtés pour ré-autoriser la pratique à la glu qui révulse les défenseurs des animaux. Furieux, Willy Shraen décroche son téléphone pour joindre le président, lequel en « a touché deux mots au Premier ministre », dit-il. « On ne va quand même pas se fâcher avec les chasseurs ».
Emmanuel Macron prendra-t-il le risque de braquer les chasseurs, ménagés depuis 2017? « Il pense que la chasse est consubstantielle à la ruralité », explique son ami François Patriat, lui-même chasseur.
D’autres évoquent sa considération pour « une tradition française », son enfance passée dans la Somme, une « terre de chasse ». « 5 millions de personnes ont eu un jour un permis de chasse, vante-t-il, c’est autant de foyers capables de se mobiliser, y compris dans les bureaux de vote. »
À faire hurler la ligue de protection des oiseaux (LPO), dont le directeur général, Yves Verilhac, dénonce « une imposture », soulignant qu’à l’inverse 80 % des Français sont opposés à la chasse.
Certains plaident ainsi pour que le président « desserre le lien avec les chasseurs ». Le président ne peut pas être le champion de la biodiversité et dire que la chasse à la glu ou la chasse à courre ce n’est pas grave, juge le député (ex-LREM) Matthieu Orphelin.
Risqué aussi, quand l’opinion est de plus en plus sensible au bien-être animal. Certes, la chasse à la glu ne compte que quelques milliers d’adeptes, mais le symbole est là.
Il faut vivre avec son temps et arrêter de croire que nous sommes encore au Moyen Âge.