Le coquelicot fleurit à nouveau un peu partout, mais tous ne l’apprécient pas
« Depuis que des molécules chimiques très impactantes contenues dans les herbicides ont été retirées du marché, certaines espèces s’expriment mieux et c’est le cas de cette plante, le coquelicot », explique l’agro-écologue, Xavier Reboud.
Le céréalier dans le Loiret, Michel Masson, parle de « recrudescence » et « d’éclosions phénoménales » et l’on comprend dans sa bouche que ce n’est pas une bonne nouvelle. « Les coquelicots sont revenus comme un diable sortant de sa boîte », soupire-t-il. »
Pourquoi lui vouer une telle haine ? « Parce que si vous laissez pulluler cette mauvaise herbe, dont les graines peuvent se conserver trente ans dans le sol, elle prend le dessus sur les céréales et les étouffe, explique Michel Masson, céréalier.
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C’est même le contraire que tentent de faire valoir les 1,2 million de signataires de la pétition « Nous voulons des coquelicots » lancée en 2018 pour tenter d’obtenir l’interdiction de tous les pesticides. Le photographe Yann Arthus-Bertrand, le président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) Allain Bougrain-Dubourg ou l’acteur Pascal Légitimus ont signé cet appel à l’arrêt des produits chimiques, symbolisé par un coquelicot.
« C’est une grosse ressource de protéines pour les abeilles qui en font des boulettes de pollen violet », explique Xavier Reboud.
« C’est l’une de mes plantes sauvages préférées, car elle était le symbole de la liberté pendant la Révolution et la Commune, souligne le jardinier en chef du domaine royal du château de Versailles.» S’il la respecte autant, c’est aussi, car elle possède un pouvoir de résilience ahurissant. « Les coquelicots se sont adaptés pendant des décennies à la pollution des champs aux produits chimiques, explique Alain Baraton.