Les distributeurs devront informer lorsqu’ils baisseront la quantité d’un produit vendu sans en baisser le prix, voire en l’augmentant
Le gouvernement a notifié à la Commission européenne un projet d’arrêté pour obliger à informer les consommateurs en cas de shrinkflation. La « shrinkflation », c’est la pratique réalisée par les industriels et/ou les distributeurs qui consistent à réduire la quantité d’un produit vendu sans en baisser le prix, voire en l’augmentant.
« Nous ne sommes pas là pour remplir les poches des géants industriels », avait ajouté Bruno Le maire, promettant une action du gouvernement.
Pour ce faire, le gouvernement vient de notifier à la Commission européenne un projet d’arrêté qui risque de faire grincer des dents. Cette mention devra être inscrite « de façon visible et lisible» c’est-à-dire avec des caractères de la « même taille que celle utilisée pour l’indication du prix du produit».
« Ne sont pas concernées les denrées alimentaires préemballées à quantité variable et les denrées alimentaires non préemballées », peut-on lire. Les manquements seront passibles d’une amende administrative dont le montant pourra atteindre 3 000 euros pour une personne physique et 15 000 euros pour une personne morale.
Si la Commission ne fait aucun commentaire sur le projet notifié, alors la publication au Journal officiel pourra avoir lieu à la fin du mois de mars 2024. Le gouvernement veut aller vite.
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Le cabinet d’Olivia Grégoire, ministre du Commerce, explique à BFM Business que compte tenu du cadre juridique européen, « la seule piste réaliste rapidement est de faire porter cette obligation par les distributeurs». On rappellera d’ailleurs que les marques distributeurs sont également concernées par ce phénomène.
Dans le cadre de son palmarès annuel des « Cactus » qui épinglent les mauvaises pratiques des entreprises, le magazine 60 millions de consommateurs a remis le premier prix, « le Cactus d’or », au groupe Carrefour.
« La France travaillera, dans le cadre de la révision à venir du règlement INCO (information du consommateur), à ce que ce sujet de la shrinkflation puisse faire l’objet d’échanges au niveau européen et que cette obligation d’affichage puisse reposer sur les industriels, ce qui aujourd’hui est impossible compte tenu de la réglementation actuelle», explique le cabinet d’Olivia Grégoire.