À l’occasion du “One Ocean Summit”, qui s’est tenu à Brest du 9 au 11 février 2022. La voie des mers est un incontournable de la logistique. Près de 90 % des marchandises, à ce jour, sont transportées par les océans. Ramenée à la tonne transportée au kilomètre, elle est au minimum 60 fois moins polluante que la route, en termes d’émission de CO₂.
Le secteur du fret maritime prend déjà la tâche très au sérieux. Ces oxydes seraient responsables de 100 000 décès prématurés par an, selon l’organisation maritime internationale (OMI) , qui a récemment imposé un seuil d’émissions visant à une réduction drastique de ce type de pollution.
Un des leaders mondiaux, l’armateur français CMA-CGM a pris les devants, avec l’utilisation de gaz naturel liquéfié dès aujourd’hui, et dans un futur proche, avec de l’hydrogène. La société Energy Observer, qui a déjà effectué un tour du monde avec un premier navire en autonomie énergétique, sans émission de particules, ni de gaz à effet de serre, l’Energy Observer, a annoncé la création d’un prototype de cargo à hydrogène de 120 mètres de long, 22 mètres de large et quelque 5 000 tonnes transportables.
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Il ajoute que l’Energy Observer 2 incarne une potentielle avancée considérable, qui peut prendre le pas de cette catégorie de navires, qui représente aujourd’hui environ 37 % de la flotte marchande mondiale. Energy Observer 2 sera aussi le fruit de la collaboration avec des fleurons de l’industrie tricolore, comme le français Air liquide, leader mondial des gaz industriels. Il va fournir de l’hydrogène vert, fabriqué par électrolyse à partir d’énergies renouvelables et stocké sous forme liquide, soit à – 256 °C. « Là, nous avons de l’hydrogène, un gaz qui va alimenter une pile à combustible, qui elle-même va alimenter un moteur électrique.
Finalement, ça fait beaucoup moins de décibels dans l’eau», souligne Matthieu Giard, vice-président d’Air Liquide, en charge des activités hydrogène. « Il y a un investissement à faire, mais une fois cet investissement amorti, le bénéfice propulsif est entièrement gratuit», précise Marc Van Peteghem, architecte naval, collaborateur de l’Energy Observer 2. Ces avancées sont une grande opportunité pour le secteur, mais également une nécessité pour l’environnement marin, qui fait face à une progression extraordinaire du transport maritime.