Russie : des dizaines de milliers de civils quittent la zone de combat en urgence
Dans la ville de Koursk (Russie), les sirènes d’alerte aérienne retentissent. « Il faut se mettre à l’abri, mettre les enfants à l’abri », enjoint une civile russe sur place. « On a peur, on se cache», confie une autre femme, qui a déjà été évacuée de la zone avec laquelle les Ukrainiens mènent leur offensive. La ville, à une centaine de kilomètres de la frontière, a été frappée il y a quelques jours par un missile ukrainien intercepté avant de faire 15 blessés.
À l’intérieur d’un foyer d’étudiants, où certains ont trouvé refuge, la télévision russe raconte que des combattants français participeraient à l’incursion. Quand les soldats russes ont battu en retraite, une partie de la population a dû s’évacuer par ses propres moyens. « Nous sommes restés deux ou trois heures dans la forêt, se remémore-t-on après avoir traversé une rivière en canot».
En panique, plus de 120 000 habitants ont fui, selon les officiels russes. Sans bagage ou presque, ils doivent s’en remettre pour la plupart à l’aide humanitaire. En termes de guerre, cela s’appelle « un retour de bâton».
Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, une armée régulière est entrée sur le territoire russe sur plusieurs dizaines de kilomètres. Mardi 6 août, des soldats ukrainiens ont franchi la frontière pour y mener une offensive. Une semaine plus tard, Kiev a affirmé avoir pris le contrôle de 1 000 km² de territoire dans la région de Koursk, qui sert de base arrière aux forces de Moscou pour mener la guerre dans l’est de l’Ukraine.