La France suspend sa participation à l’opération navale de l’Otan
La représentante permanente de la France auprès de l’Otan, Muriel Domenach, a envoyé mardi 30 juin un courrier au secrétaire général Jens Stoltenberg, dont l’Opinion a eu connaissance.
Cette décision, qui a été notifiée mardi au secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg et aux alliés, fait suite à un incident naval, le 10 juin au large de la Libye entre la frégate française Courbet et la frégate turque Oruçreis, dont l’Opinion avait retracé les détails
Visiblement mécontente du peu de soutien de l’Otan dans l’affaire libyenne, la France a décidé de « suspendre » sa participation à l’opération navale de l’Otan Sea Guardian en Méditerranée.
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Ce « rapport d’enquête n’a pas permis d’établir correctement les faits » juge aujourd’hui la France, qui estime que l’Otan ménage trop la partie turque.
La décision de la France est un nouveau signe de la montée des tensions entre la France et la Turquie (membre de l’Otan) et l’isolement de Paris au sein de l’Alliance atlantique.
Dénonçant son intervention en Libye, qui a mis en déroute le camp du maréchal Haftar soutenu par la France, Emmanuel Macron a parlé d’une « responsabilité historique et criminelle de la Turquie, qui prétend être membre de l’Otan, en tout cas elle le revendique ».
Une source proche des milieux de la défense allemands explique ainsi « la Turquie n’a pas le comportement que l’on attend d’un allié, mais il est néanmoins dans l’intérêt de l’Otan qu’elle en reste membre. »
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À Berlin, on considère ainsi, off the record, que l’attitude française s’explique par la « vexation » du président français face à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. Il est bien évidement que Macron n’est pas le mieux placer pour donner des leçons de morales.
La France ne devrait-elle pas quitter l’OTAN ce qu’elle n’aurait jamais dû intégré ?