Philippe Poutou : « Nous, on n’a pas d’immunité ouvrière »
Philippe Poutou : « Nous, on n’a pas d’immunité ouvrière ». Offensifs sur les affaires, Philippe Poutou et Nathalie Arthaud n’ont pas été relayés par les autres candidats sur cette question.
Lors du premier débat télévisé, qui avait réuni les cinq «principaux» candidats sur TF1, le 20 mars, Jean-Luc Mélenchon avait été le seul à briser le non-dit régnant sur le plateau, moquant les «pudeurs de gazelle» des journalistes qui venaient d’évoquer, sans plus de précision, le «climat des affaires».
S’il n’a assurément pas contribué à clarifier les positions des uns et des autres, le deuxième débat élargi aux onze candidats aura au moins permis aux téléspectateurs d’entendre des mots nettement plus clairs à ce sujet.
On les doit à certains de ces «petits» candidats, ces recalés du 20 mars, généralement ignorés, souvent moqués, parfois méprisés lorsqu’ils accèdent à l’antenne à une heure tardive.
Un statut peu enviable, mais qu’ils ont retourné à leur profit, mardi 4 avril, en faisant preuve d’une singulière \u2013 et salutaire \u2013 liberté de style et de paroles.
Dans ce registre, Philippe Poutou s’est montré particulièrement efficace.
En refusant de poser pour la photo de groupe, le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) a marqué d’emblée sa différence.
Lorsque fut abordée la question de «l’exemplarité en politique», c’est ce «petit» candidat en polo, comme égaré au milieu d’une flopée de costume-cravate, qui a rhabillé pour l’hiver certains de ses adversaires.
Mais le candidat du NPA a poursuivi sur sa lancée, jusqu’à ce « scud » qui fera date : « Nous, quand on est convoqué par la police, on n’a pas d’immunité ouvrière. »
Quand on est travailleur, qu’on est ouvrier, qu’on est au chômage, des comptes, on en rend tous les jours.