Moratoire sur les fermetures de maternités

Elle a souligné que « défendre la proximité n’est pas incompatible avec la sécurité», mettant en avant l’importance de cette mesure pour les patients et usagers du système de santé. Ce texte, voté jeudi soir par le groupe Liot dans le cadre de sa niche parlementaire, vise à répondre à l’augmentation préoccupante de la mortalité infantile en France et doit maintenant être examiné par le Sénat.
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Selon l’Insee, le taux de mortalité infantile en France a augmenté de 2011 à 2024, passant de 3,5 à 4,1 décès pour 1 000 naissances vivantes. Cette tendance, qualifiée d'”alarmante”, contraste avec celle observée dans la plupart des pays européens. Caroline Combot, présidente de l’Organisation nationale syndicale des sages-femmes, avait exprimé son indignation à ce sujet le 11 avril sur franceinfo, déclarant que ces chiffres sont inacceptables pour un pays comme la France.
Catherine Simonin a également rappelé la forte diminution du nombre de maternités en France, passé de 721 en 2000 à 457 en 2023, rendant l’accès aux soins plus difficile, notamment dans les zones rurales et montagneuses. Elle a souligné que « le nombre de kilomètres ou le temps de trajet n’est pas le même qu’ailleurs» lorsqu’il s’agit de se déplacer pour des soins.
Pour Simonin, l’augmentation de la mortalité infantile est un phénomène « plurifactoriel». Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a aussi évoqué des facteurs démographiques tels que le recul de l’âge du premier enfant, l’augmentation des grossesses multiples et l’âge avancé des mères. L’absence de personnel soignant est également un facteur aggravant. « S’il n’y a pas de gynécologues, s’il n’y a pas de pédiatres, les grossesses à risque ne peuvent pas être prises en charge par de petits établissements», a-t-elle déploré.
Enfin, Catherine Simonin a insisté sur l’importance du dépistage des grossesses à risque, notant que ce sont souvent les femmes les plus précaires qui accumulent le plus de risques. Elle a souligné la nécessité de les accompagner et de les rapprocher davantage d’un centre de référence pour éviter toute perte de chance.