Reprise épidémique observée en France de la Covid-19
Quelques semaines après l’allègement, par les autorités sanitaires, du système de surveillance de la pandémie, la France est confrontée à «une reprise épidémique», affirme l’épidémiologiste Mircea Sofonea, jeudi 10 août, dans Le Parisien. La Covid-19 refait donc parler d’elle.
Le virus s’invite de nouveau dans la liste des 10 pathologies les plus fréquemment observées dans le réseau SOS Médecins. Tout en sachant qu’elle est «sous-estimée», l’incidence est passée en une semaine de 11 cas recensés pour 100 000 habitants à 19, ajoute le chercheur Mircea Sofonea.
Ces indicateurs font partie des «rares éléments objectifs» qui permettent encore de suivre l’épidémie, déplore-t-il. «Nous avons aujourd’hui à peu près la même visibilité sur le virus qu’avant le premier confinement ! On sait qu’il circule, qu’il y a des poches de contamination, mais il est impossible, avec les moyens actuels, de connaître son ampleur exacte.»
Depuis la fin juin, les données personnelles de dépistage issues du système SI-DEP ne sont plus exploitées, en application de la loi mettant fin aux mesures d’exception sanitaires, comme l’avait annoncé Santé publique France.
Enfin, le déclin immunitaire de la population vient s’ajouter à ce terreau propice à un rebond. «En clair, l’efficacité du vaccin s’étiole avec le temps, et donc protège moins bien», souligne l’épidémiologiste Mircea Sofonea.
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Bien que difficile à évaluer, la situation épidémique actuelle reste sous contrôle, sans impact notable sur les services hospitaliers, notamment en réanimation. Le variant Eris qui « fait partie de la grande famille des sous-lignages d’Omicron» présente un risque de santé publique «faible», selon l’OMS, qui ne l’a pas classé parmi les variants «préoccupants».
Antoine Flahault épidémiologiste a Genève, rappelle l’enjeu de la protection des personnes vulnérables, qu’elles soient âgées ou immunodéprimées. « Il convient chez elles de pratiquer des tests afin d’instituer, en cas de positivité, un traitement antiviral précoce », souligne-t-il dans Le Figaro. « Le Paxlovid ou le Remdésivir sont insuffisamment utilisés en France et beaucoup de formes graves et de décès chez ces personnes vulnérables seraient évitables si elles avaient le meilleur accès à ces médicaments efficaces chez elles.»
Les indicateurs de surveillance maintenus dans le pays font état d’une hausse du nombre d’actes médicaux et de passages aux urgences pour suspicion de Covid-19, sans atteindre des niveaux alarmants.