Les abeilles font barrage aux éléphants
Les populations locales et les scientifiques savent depuis longtemps que ces pachydermes ont une peur innée des piqûres d’abeilles ; cela peut paraître étonnant, vu leur taille immense et leur peau épaisse. Pourtant, les éléphants craignent vraiment de se faire attaquer dans des zones sensibles, comme leurs yeux, leur bouche, leur trompe très délicate.
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Des études avaient montré, il y a plus d’une décennie, que de simples bourdonnements pouvaient les effrayer ; ils secouent la tête, poussent des cris d’alerte, puis partent. Des chercheurs de l’université d’Oxford ont donc mené l’enquête au Kenya, autour du parc national de Tsavo, qui abrite environ 15.000 éléphants : ils ont suivi, pendant six saisons, 23 petites exploitations agricoles cultivant maïs, haricots, pastèques et citrouilles, très alléchants pour ces mastodontes. Et ils ont constaté qu’au moment des récoltes, période très critique, les abeilles parviennent à bloquer jusqu’à 86 % des intrusions d’éléphants.
Certes cette solution n’est pas infaillible : les années de sécheresse, les abeilles sont beaucoup moins nombreuses et vaillantes, donc, elles sont peu dissuasives. Plutôt que de tirer sur des éléphants, des loups, des renards, des ours, des jaguars, plusieurs équipes de scientifiques tentent actuellement de jouer sur les comportements naturels de ces animaux. Jouer sur leurs peurs, leur psychologie, pour tenter de les éloigner des activités humaines.
Certains imaginent utiliser leur crainte atavique des maladies, des parasites, en diffusant des bruits ou des odeurs caractéristiques d’animaux malades, pour qu’ils se tiennent à l’écart de telle ou telle zone.