Grande-Synthe : la fin brutale et symbolique d’un camp de migrants
Grande-Synthe : la fin brutale et symbolique d’un camp de migrants. Après le démantèlement de la Jungle de Calais, le camp de migrants de Grande-Synthe, situé à proximité de Dunkerque, était devenu le nouveau refuge des migrants en route vers la Grande-Bretagne.
Menacé de fermeture par le ministère de l’Intérieur, il a été réduit en cendres dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 avril. Il aura donc tenu un peu plus d’un an, grâce au bon vouloir de la municipalité EELV et de l’organisation Médecins sans frontière.
Majoritairement peuplé de Kurdes, le camp de Grande-Synthe a vu sa population doubler après la fermeture de la Jungle de Calais en octobre 2016. Cette saturation a rapidement entraîné le délabrement des conditions sanitaires, et le développement d’épidémies.
Entre la photographie du camp il y a un an et celle d’aujourd’hui, il y a eu une évolution qui n’est pas agréable d’un point de vue matériel” confiait en mars dernier Franck Spicht, membre de l’Afeji, l’association en charge du campement.
“La surpopulation, comme la vétusté des cabanons, font que ce camp qui était aux normes internationales à son ouverture ne l’est plus vraiment aujourd’hui”, regrette Amin Trouvé Baghdouche, le coordinateur général de Médecins du monde sur le littoral Nord-Pas-de-Calais, interrogé par Le Monde.
Sur le camp, les tensions et les violences n’ont cessé de croître depuis plusieurs mois. L’arrivée d’une majorité d’Afghans a également provoqué “des tensions palpables”, selon Olivier Caremelle, le directeur du cabinet du maire de la ville.
Selon le préfet du Nord, Michel Lalande, qui s’est rendu sur place dans la soirée, la rixe a opposé Afghans et Kurdes.
“Il y a eu une attitude exemplaire de la mairie de Grande-Synthe depuis le début de la concentration de migrants dans la région et cela doit être souligné mais, ces derniers temps, la situation s’était dégradée sur place.
“On ne peut plus laisser les choses continuer comme cela”, avait alors tonné le ministre en évoquant une situation où “se multiplient des phénomènes d’ordre public” et des comportements “inacceptables”, tels que “rançons” ou “prêts” pour “limiter l’accès” à des installations comme les douches.