A cause de la sécheresse historique, le prix du lait va continuer d’augmenter
Le verre de lait matinal est déjà à un niveau très élevé. Mais, le prix du lait va encore augmenter à cause de la sécheresse historique en cours en France, car les éleveurs n’ont plus assez d’herbe pour nourrir leurs vaches, avec des conséquences en cascade sur l’ensemble des produits laitiers.
« Les augmentations de prix, qui existent depuis plusieurs mois, vont perdurer sur les produits laitiers », dit Benoît Rouyer, directeur économique du Centre National Interprofessionnel de l’Économie Laitière . Pour les produits laitiers, le prix des yaourts a augmenté de 4,5 % entre juin 2021 et juin 2022, le lait demi-écrémé en brique ou en bouteille de 4,5 %, le beurre de 9,8 % et le fromage de 5,2 %.
« Mauvaise nouvelle pour le consommateur, on ne voit pas l’inflation baisser sur les produits laitiers dans les semaines à venir », poursuit l’économiste. Les prix des aliments pour les vaches laitières ayant augmenté de 25,9 % en mai par rapport à mai 2021 selon Agreste, de nombreux éleveurs s’accordent à dire que le plus rentable reste de se séparer d’une partie de ses animaux.
Il y aura encore du lait dans les rayons, mais un « manque de lait » pourra se faire sentir, estime Benoît Rouyer. Les négociations ont été rouvertes au printemps, et la Fédération nationale des producteurs de lait demande que le litre de lait vendu dans les rayons de supermarchés approche l’euro d’ici à la rentrée « contre 78 centimes en hard-discount », selon les observations que leur réseau a mené cet été.
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En 2021, les prix du lait de vache payés aux producteurs s’élevaient à environ 390 euros les 1 000 litres en moyenne, en hausse de 4,3 % par rapport à 2020. Si le prix est monté à 427 euros en mai 2022, les syndicats clament que ce nouveau prix ne couvre toujours par leurs coûts de production et demandent de nouvelles hausses.
En comparaison, « en Allemagne, la tonne de lait coûte 480 euros, en Belgique c’est approximativement 500 euros et aux Pays-Bas, on monte à 540 euros les mille litres », explique Thierry Roquefeuil, président de la FNPL. Si la France n’atteint pas les niveaux de ses voisins européens sur le prix du lait, la fédération menace de passer à « un syndicalisme de destruction » à la rentrée, prévient-il.