Le gouverneur de la Banque de France appele à combattre la dette
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Pour espérer rétablir l’équilibre des comptes et stabiliser la dette, le gouvernement devra dénicher la coquette somme de 40 milliards d’euros. Considéré comme un remède, le budget de 2026 marque une étape cruciale dans le processus de guérison de cette maladie financière. Cette étape ne représente qu’une infime partie du chemin à parcourir. Il souligne qu’un travail de longue haleine est nécessaire pour maîtriser cette dette qui ne cesse de croître par rapport au PIB : ramener le déficit en dessous de 3 % est impératif. « Nous nous apprêtons à prendre notre envol cette année avec un déficit de 5,4 %,« déclare-t-il avec assurance, soulignant que cet objectif était à portée de main.
Le gouverneur lance un défi annuel, qu’il juge réalisable grâce à « la stabilisation de l’ensemble des dépenses publiques». François Villeroy de Galhau se montre apaisant : « Il ne s’agit pas ici d’une austérité brutale, de coupes sombres, et ainsi de suite. » Il se trouve que la France détient le record des dépenses publiques les plus imposantes en Europe et à l’échelle mondiale. Le gouverneur souligne que l’État pèse uniquement pour un tiers dans l’ensemble des dépenses publiques, les deux tiers restants étant engloutis par les dépenses sociales et locales. Il encourage ainsi à une mobilisation collective, équitable et solidaire, tout en insistant sur le fait que « l’administration doit montrer l’exemple» et peut-être fournir « des efforts supplémentaires par rapport aux autres».
L’idée d’une « année blanche» refait surface dans les débats concernant le budget de 2026. « Une piste à explorer certainement», suggère François Villeroy de Galhau. Cependant, il insiste sur l’importance de la dette : « Il est temps d’arrêter de progresser comme des somnambules. Nous devons rester attentif, même dans cette situation. Au commencement de la décennie, les charges d’intérêt s’élevaient à 30 milliards, mais en 2030, elles pourraient atteindre la somme colossale de 100 milliards. Chaque année, l’argent qui file entre nos doigts pour rembourser les intérêts de la dette nous prive de ressources essentielles pour investir dans l’avenir : que ce soit pour notre sécurité, la préservation de l’environnement ou l’éducation des générations futures», insiste-t-il.
Selon Villeroy de Galhau, la France doit prendre des mesures pour réduire son déficit et sa dette. Il propose une approche équilibrée, combinant des économies de dépenses et des hausses d’impôts ciblées. Plus précisément, il suggère que trois quarts des efforts devraient provenir d’économies de dépenses, tandis qu’un quart pourrait venir de recettes supplémentaires via des hausses d’impôts justes et ciblées.