La réforme du métier d’infirmiers nous met à notre juste place
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Cette réforme du métier est attendue « depuis très longtemps » par les infirmiers, note Gaëlle Cannat, « c’est des choses que l’on fait, mais qui n’ont jamais été votées, qui n’ont jamais été payées », affirme-t-elle. Un infirmier libéral est aujourd’hui rémunéré à l’acte, il n’est rémunéré que sur prescription. Par exemple, jusqu’à présent, « quand un patient vient au cabinet pour retirer des points de suture, s’il n’y a pas d’ordonnance médicale, je ne peux pas retirer les points de suture », explique l’infirmière libérale, « alors, soit je le fais gratuitement, soit je fais payer le patient ». Il s’agit de bricolage et ça ne va absolument pas. Dans ce genre d’acte, « on n’a plus nécessairement besoin d’un médecin pour que le patient ait accès à nous », remarque-t-elle.
On a la responsabilité, on a la formation. Or oui, on n’a pas fait les mêmes recherches que les médecins, admet Gaëlle Cannat, qui n’entend pas pour autant « poser un diagnostic médical » « Je ne veux pas dire à un patient quelle est sa maladie, etc. » En revanche, le diagnostic infirmier, il existe depuis très longtemps. Je veux ainsi juste pouvoir l’utiliser et m’en servir bien pour prendre soin des personnes», ajoute-t-elle. Durant la crise de la covid, « nous nous sommes trouvées » pour réaliser les tests antigéniques et les vaccins, « c’est dire qu’on a des capacités, on possède des compétences reconnues depuis longtemps et qu’on voudrait qu’on nous met à notre place ».
Les négociations avec l’Assurance Maladie sur les tarifs s’ouvriront en juillet après le vote par le Parlement. Gaëlle Cannat espère une revalorisation des actes infirmiers, qui n’ont pas été réévalués depuis 2009 « La loi est bonne, vraiment, elle rend notre métier plus valorisant, elle nous replace à notre juste place ». En l’absence de décrets d’application et de négociations à la hauteur, « tout sera manqué », avertit-elle.