Le président Macron a donc opté pour un couvre-feu renforcé
Contrairement à ce que ce que ministres et conseillers affirmaient sans réserve ces derniers jours, Emmanuel Macron a choisi de refuser le confinement, pour le moment. Le président a donc opté vendredi soir en Conseil de défense pour un couvre-feu renforcé.
«C’est le retour du politique», dit-on dans son entourage. Une prise de risque inconsidérée, jugera-t-on au Conseil scientifique.
limitation des déplacements -, Emmanuel Macron a opté pour une solution permettant de ralentir la progression du virus, sans toutefois mettre l’économie à l’arrêt. Son premier ministre a annoncé la poursuite du «quoi qu’il en coûte», à travers le prolongement des mesures de soutien aux ménages et aux entreprises.
Avec 25.000 personnes hospitalisées, la situation sanitaire est «mieux maîtrisée en France que chez beaucoup de nos voisins», mais elle reste «préoccupante» , a toutefois mis en garde Jean Castex.
En faisant un tel pari, Emmanuel Macron espère aussi réussir à contenir la colère qui grondait dans le pays, et menaçait d’exploser. Échaudé par l’exemple venu des Pays-Bas, où les protestations contre les règles sanitaires ont donné lieu à de violentes émeutes, le président reste aussi profondément marqué par la crise des «gilets jaunes».
Le renforcement des contrôles s’adresse en particulier aux restaurateurs, qui ne supportent plus les longs mois de fermeture qu’ils ont eu à subir cette année, et qui ont lancé un grand appel à la désobéissance civile lundi. Si le mot d’ordre est suivi, comme cela a déjà été le cas à Nice, Beauvau n’hésitera pas à y répondre fermement, en demandant aux forces de l’ordre de multiplier les amendes et les placements en garde à vue.
Restrictions supplémentaires
L’exécutif a tranché pour que le maintien du couvre-feu, de 18 heures à 6 heures du matin, soit assorti de quelques restrictions complémentaires :
– la fermeture des frontières françaises aux pays extérieurs à l’Union européenne (UE), «sauf motif impérieux» ;
– l’obligation de réaliser un test PCR négatif pour entrer en France depuis un pays de l’UE, sauf pour les travailleurs frontaliers ;
– la fermeture des frontières des territoires ultramarins, «sauf motif impérieux» ;
– la fermeture des centres commerciaux non-alimentaires de plus de 20.000 m2, dès dimanche ;
– un renforcement des jauges dans toutes les grandes surfaces, dès lundi ;
– le recours «effectif» au télétravail, dans toutes les entreprises et administrations publiques où c’est possible ;
– le renforcement des contrôles et des sanctions, parce que «les dérives de quelques-uns ne sauraient ruiner les efforts de tous».
Le Pr Djillali Annane, chef d’un service de réanimation, estime que le choix de l’exécutif de ne pas reconfiner dans l’immédiat représente « un pari osé ». « À ce rythme, nous dépasserons la barre des 100.000 décès fin mars », alerte-t-il.