mardi, 22 avril 2025, 11h54:47

La pêche au chalut de fond coûte de 330 millions et 11 milliards par an en Europe

La pêche au chalut de fond coûte entre 330 millions et 11 milliards par an en EuropeLe biologiste espagnol Enric Sala, explorateur de Pristine seas, un projet mené par l’Unesco et par le National Geographic qui a déjà contribué à la création d’aires marines protégées partout dans le monde, a donc cherché à mesurer le coût de cette technique de pêche dans les eaux européennes.

Le scientifique est parti du constat que « le lobby de la pêche met en avant les bénéfices du chalutage de fond pour la société» comme « des boulots, des revenus et de la nourriture» mais « ne parle jamais des coûts». C’est donc pour cela que « pour la première fois, on a décidé de calculer l’ensemble des coûts et des bénéfices pour l’industrie et pour toute la société”, explique-t-il.

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Son étude, menée avec des chercheurs américains, canadiens et sud-africains, souligne que si l’industrie bénéficie chaque année de 800 millions d’euros, le coût pour la société, lui, est toujours négatif, surtout en raison des émissions de CO2, lors du brassage des sédiments, qui accentue les dégâts du réchauffement climatique.

Le calcul du coût de la tonne de carbone varie. Enric Sala le reconnaît de 330 à 11 milliards d’euros, « la fourchette des coûts est large». Ils ont ensuite calculé la valeur de cette pratique de pêche pour la société européenne en soustrayant les bénéfices (revenus de la pêche, apport en protéines, emplois) des coûts (coûts d’exploitation, rejets, subventions et émissions de carbone).

Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont analysé les efforts du chalut de fond dans les eaux européennes de 2016 à 2021 à l’aide des données de l’ONG « Global Fishing Watch», qui suit l’activité de pêche en temps réel dans le monde entier grâce à des satellites.

L’une des principales mesures utilisées par les auteurs est le coût social des émissions de CO2, « qui fournit une estimation des dommages économiques découlant des impacts du changement climatique, notamment l’élévation du niveau de la mer et la baisse de la productivité du travail et de la santé humaine”, peut-on lire dans l’étude.

Les chaluts de fond français ravagent en moyenne 670 000 km² de fonds marins chaque année (soit l’équivalent de la France, de la Suisse et de la Belgique), rappelle l’association Bloom.

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