L’intelligence artificielle s’invite dans la protection des arbres

L’intelligence artificielle s’invite dans la protection des arbres
Images dillustrations

Une voiture high-tech déambule dans les espaces verts de la ville. Son objectif : explorer la forêt urbaine en numérisant les 10 000 arbres de la cité à l’aide de l’intelligence artificielle. « Nous procédons principalement à des relevés avec un scanner laser et une caméra panoramique afin de collecter des informations». « En réalité, nous scrutons méticuleusement tout l’environnement », précise Illes Nemeth, opérateur chez « Greenhill France».

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Adieu les interminables décomptes à pied qui s’étirent sur des années. En un battement de cil, la ville entière voit chacun de ses arbres inscrits dans un recensement minutieux. Leur double virtuel les accompagne, regorgeant de précieuses informations sur leur bien-être : indice de verdure, taux de sénescence du bois, et bien d’autres encore. Pascal Gouvier, en charge des opérations chez « Greenhill France», scrute attentivement les données de cet arbre. « Y aurait-il des dangers cachés dans ce spécimen arboricole ou bien est-il sans reproche ? » Son emplacement, sa solidité. Je suis libre d’explorer les méandres de sa santé, de sa vitalité. « Comme gestionnaire, j’ai déjà la possibilité de prendre un certain nombre de décisions concernant les images que j’ai capturées», explique-t-il.

À Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, un recensement a été mené l’automne dernier, fournissant des données utiles dès à présent aux équipes municipales. En route vers le magnifique parc Borély ! Un troène semble souffrir d’un petit coup de mou. « Parmi une ribambelle d’arbres à choyer, il en est un, juste là où nous nous tenons, qui requiert une attention particulière», révèle avec solennité Brice Dacheux-Auziere, le responsable des études et des projets de la mairie de Marseille. La totalité de cet arbre inerte nécessite une coupe préventive afin de garantir la sécurité des randonneurs. À notre époque de bouleversements climatiques, il est impératif de s’assurer que l’arbre a rendu tous les services qu’il pouvait offrir.

Autrefois, certains arbres étaient condamnés à tort, car leur vitalité défiait les apparences. Ah ça, au moins, c’est clairement exposé. Des compétences pointues ont été mobilisées en amont, et on peut au moins identifier l’arbre. « Rien à signaler», affirme Stefan Lallier, maître des lieux au parc Borély.

Même les arbres peuvent être sauvés par l’intelligence artificielle. Il y a quelque temps, dans le parc de la Maison Blanche, au pied d’un vénérable platane bicentenaire, les autorités ont découvert des fuites d’eau importantes se déversant dans le lac. Elle scelle les fissures, mais affame l’arbre assoiffé. Désormais, il se délecte chaque jour d’une douche généreuse de 200 litres d’eau supplémentaires. Sans l’aide de cette technologie révolutionnaire et l’analyse de sa sueur, il aurait été ardu de déterminer. Cela aurait nécessité une enquête approfondie. De nos jours, grâce à l’intelligence artificielle, « il est possible de déterminer précisément la quantité d’eau nécessaire pour assurer le bien-être d’un arbre», observe Bilal Sadou, en charge des arbres à la mairie de Marseille.

Avec ces sécheresses qui reviennent sans cesse, certains arbres risquent bientôt de se sentir décalés dans cette région. Une fois de plus, grâce à l’intelligence artificielle, il sera possible d’explorer de nouvelles variétés végétales nécessitant moins d’eau, et de surveiller leur évolution au fil du temps.

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