L’ONG suisse Public Eye alerte sur “une situation d’hypocrisie politique” des néonicotinoïdes
Cette enquête de la branche britannique de Greenpeace et de l’ONG Public Eye révèle que malgré cette interdiction, une quinzaine de pays dont la France fabriquent tout de même ces insecticides «tueurs d’abeilles» pour les exporter. « Ce sont des surfaces énormes.» L’enquête met en avant que 90 % de ces exportations partent en direction de pays à faibles ou moyens revenus, et que beaucoup de ces pays sont des zones cruciales pour la biodiversité. “On a près de 3 900 tonnes de production de néonicotinoïdes, en quatre mois seulement !
«Ce ne sont pas forcément les quantités qui sont réellement envoyées dans ces pays, mais c’est la source d’information la plus exhaustive qu’on ait pu avoir», précise la porte-parole de l’ONG.
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«On a interdit l’utilisation sur toutes les cultures en plein air de ces trois substances extrêmement dangereuses, mais on continue à permettre à l’industrie de les exporter vers d’autres pays», pointe Géraldine Viret. Une situation qui va changer en France, puisque le pays a prononcé une interdiction de ces exportations qui sera en vigueur à partir de 2022.
Les ONG dénoncent un comportement hypocrite de la Commission avec «un double standard où l’on protège ici la santé humaine, l’environnement chez nous, mais on ferme les yeux sur l’exportation de ces substances et leurs effets vers des pays tiers». “La position de la Commission européenne reste ambiguë”, pour Géraldine Viret. “On espère vraiment que cette volonté résistera aux pressions des États membres qui sont dotés d’un puissant lobby des pesticides comme l’Allemagne.”