L’Efsa, l’agence de santé européenne, devra présenter en septembre 2022 un dossier aux États européens pour qu’ils décident (ou pas) de la ré-homologation du glyphosate.
Le rapport, rendu le 15 juin à l’Efsa, arrive aux mêmes conclusions que les autres agences de santé. « D’ordinaire, un dossier de ré-homologation pour une substance active en compte moins de 5 000 », celui-ci fait 11 000 pages précise l’agence, qui a d’ailleurs pris la peine de communiquer sur le rapport, ce qu’elle ne fait jamais.
À l’issue d’une revue exhaustive de toutes les publications scientifiques sur le sujet, y compris celles émanant d’opposants, les agences (française, néerlandaise, suédoise et hongroise) de santé ont conclu que « la classification du glyphosate au regard d’une éventuelle cancérogénéité n’était pas justifiée ».
Même si, au fond, on n’apprend pas grand-chose de ce rapport : les agences américaine et canadienne étaient récemment arrivées aux mêmes conclusions. Les préventions du Circ (une agence de l’OMS qui avait déclaré le produit « cancérogène probable » en 2015), déjà contestées, apparaissent obsolètes.
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« Il est temps de siffler la fin de la récré, demande Arnaud Rousseau, vice-président de la FNSEA. La science nous a sortis de l’ornière avec la Covid, il faut solder l’ère des marchands de peur.
« Au niveau européen, on ne voit pas comment l’Efsa pourrait déjuger le travail de cinq agences nationales, commente Gil Rivière-Wekstein, auteur de Glyphosate, l’impossible débat, une somme complète sur le sujet. « Comment pourra-t-on ensuite demander aux citoyens de faire confiance aux agences sanitaires sur les vaccins si on estime que leurs décisions peuvent être jetées à la poubelle au gré des marottes politiques ? »
Un troisième volet, plus lointain, va se jouer aux États-Unis, où de nombreux procès sont encore en cours sur fond de cancérogénéité du glyphosate. « Le glyphosate, herbicide le plus utilisé au monde, a été vu comme une poule aux œufs d’or par des cabinets d’avocats-vautours.