L’Union européenne intensifie ses critiques à l’égard de la Hongrie

L'Union européenne intensifie ses critiques à l'égard de la Hongrie
Viktor Orban
Alors que le gouvernement de Viktor Orban a interdit la marche des fiertés prévue à Budapest le 28 juin, les États membres pressent la Commission européenne d’agir contre cette décision jugée contraire à l’État de droit. Vingt pays, dont la France, ont signé une lettre le 27 mai pour exprimer leur indignation face à cette mesure.

L’interdiction de la Gay pride, annoncée en mars sous prétexte de « protection de l’enfance» et de « lutte contre la promotion de l’homosexualité », a suscité de vives réactions parmi les commissaires européens. Hadja Lahbib, la commissaire belge chargée de l’Égalité et de l’inclusion, a affirmé son soutien à la communauté LGBT hongroise. La législation adoptée par le Parlement hongrois permet également aux autorités d’utiliser des logiciels de reconnaissance faciale pour identifier les participants à l’événement.

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Dans leur lettre, signée par des pays tels que la France, les Pays-Bas et la Suède, les 20 États européens demandent à Budapest de revoir la loi adoptée en mars. Ils expriment leur « profonde préoccupation » face aux récentes législations qui portent atteinte aux droits fondamentaux des personnes LGBTQI+. Ils soulignent que le respect et la protection de ces droits sont essentiels à l’appartenance à la « famille européenne ». Les États membres insistent sur la nécessité pour la Hongrie de « réviser » cette loi et appellent la Commission à agir “rapidement” si nécessaire.

Cependant, la Commission européenne semble hésiter à ouvrir un nouveau front avec Viktor Orban. La Hongrie, sous sa direction, est déjà privée de 18 milliards d’euros de fonds européens en raison de son non-respect de l’État de droit. La Commission souhaite maintenir un espace de dialogue, même limité, avec Budapest sur d’autres questions sensibles, où les décisions nécessitent l’unanimité des 27 États membres. Sur le dossier ukrainien, la Hongrie adopte régulièrement des positions pro-russes, ce qui la distingue d’autres pays.

Cette approche prudente est perçue comme insuffisante par les États membres, qui expriment leur frustration dans leur lettre. « On ne peut plus continuer à se faire écraser», y est-il écrit. Ils remettent également en question l’efficacité de la Commission européenne, qui, pour l’heure, se contente de promettre une « nouvelle stratégie en faveur de l’égalité des personnes LGBT» d’ici à la fin de l’année. Malgré tout, les organisateurs de la marche des fiertés hongroise ont annoncé qu’ils maintiendraient leur événement dans les rues de Budapest le 28 juin, avec la participation prévue de plusieurs députés européens.

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