Boîtes aux lettres de La Poste : le désarroi des communes rurales

Depuis le début de l’année, de nombreuses communes constatent la disparition de leurs boîtes aux lettres jaunes. La Poste justifie cette décision par une chute significative du volume de courriers, passant de 18 milliards il y a quinze ans à seulement six milliards aujourd’hui. Cependant, ces suppressions se font souvent sans avertir les élus ou les habitants, qui se retrouvent du jour au lendemain avec des boîtes inactives. C’est le cas à Fenioux, un petit village des Deux-Sèvres, où la seule boîte aux lettres a été retirée récemment, laissant moins d’une centaine d’habitants sans solution.

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Face à cette situation, certains maires s’organisent pour défendre la présence de ces boîtes. En réponse, La Poste propose une alternative : un autocollant que les résidents peuvent apposer sur leur boîte pour permettre au facteur de récupérer le courrier. Un maire a exprimé son scepticisme face à cette solution : « Je leur ai dit, écoutez, que voulez-vous que je fasse de ça ? Quel est le gain ? Le facteur doit s’arrêter, d’avoir les mêmes contraintes physiques, le temps sera même plus long, c’est complètement insensé. Une personne âgée ne possède pas de voiture, elle ne conduit pas, elle peine à se déplacer, elle va faire quoi de sa lettre ? »

De nombreux maires critiquent le manque de communication et de concertation de La Poste. Pour Xavier Cadoret, maire de Saint-Gerand-le-Puy dans l’Allier et président de la commission départementale de la présence postale, cette situation est inacceptable. Alerté par ses collègues, il a demandé à La Poste de revoir sa méthode et de consulter les élus en amont pour éviter de se retrouver face à des décisions imposées : « Le problème, c’est que ça tombe toujours sur le rural. Quand on vient nous voir, c’est pour nous enlever quelque chose sans nous consulter. »

Interrogée sur la question, La Poste n’a pas fourni de chiffres concernant le nombre total de boîtes aux lettres supprimées depuis le début de l’année, mais assure que les maires sont désormais informés à chaque fois.

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