Après le 49-3, le gouvernement à la hantise d’un retour du type « gilets jaunes »
Depuis jeudi dernier et le recours au 49.3 pour faire adopter une loi sur la réforme des retraites, Emmanuel Macron et son gouvernement font face à une nouvelle forme de contestation.
À Paris, après deux soirées de manifestations « sauvages », la place de la Concorde a été interdite de rassemblements samedi soir et placée sous haute surveillance policière. La manifestation s’est déroulée place d’Italie, entrainant des heurts.
Dans plusieurs villes de France, des rassemblements et manifestations spontanés se sont déroulés, souvent avec des violences. « Il est trop tôt pour dire s’il y a des similitudes avec les ‘gilets jaunes’ ou le mouvement Nuit Debout. »
La contestation actuelle peut s’appuyer sur une forte opposition dans l’opinion au recours au 49.3. Selon Harris Interactive, 82 % des Français estiment qu’utiliser cet article est une « mauvaise chose » et 71 % pensent que le gouvernement devrait démissionner. Ils sont aussi 65 % à vouloir une poursuite de la mobilisation contre la réforme des retraites, même après la fin du processus parlementaire.
La gauche, qui n’a pas la main sur les actions de l’intersyndicale – la prochaine journée de manifestations est prévue jeudi – compte sur ces mouvements pour remobiliser. Vendredi dernier, la députée écologiste Sandrine Rousseau a même appelé les policiers à rejoindre le mouvement et a renvoyé la responsabilité des troubles à Emmanuel Macron.
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De leur côté, les syndicats souhaitent aussi un élargissement du mouvement en comptant notamment sur des grèves sectorielles comme dans l’énergie et la mobilisation de la jeunesse. « Il faut que la jeunesse se mobilise plus massivement », a estimé le leader de la CGT Philippe Martinez sur BFMTV, ajoutant qu’Emmanuel Macron n’a pas entendu les « alertes » des syndicats.
Si un tel retour, type gilets jaunes, devait se confirmer, à ne pas en douter encore une nouvelle fois, Emmanuel Macron irait se bunkeriser à l’Élysée.