Les États-Unis posent les bases d’un ambitieux projet ferroviaire et portuaire au sommet du G20
Il y a un peu plus d’un an, le démocrate de 80 ans avait suscité une intense polémique lors d’un déplacement en Arabie saoudite, lorsqu’il avait salué d’un «check» Mohammed ben Salmane, que les États-Unis tiennent pour le commanditaire de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Mais, depuis, de l’eau à couler sous les ponts.
«Nous voulons lancer une nouvelle ère connectée via un réseau ferroviaire, reliant des ports en Europe, au Moyen-Orient et en Asie», selon un document diffusé par le gouvernement Biden à propos de la grande annonce de «couloir» entre l’Inde et l’Europe.
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De source proche du dossier, le projet prévoit aussi un couloir d’hydrogène qui relierait notamment Dubaï, aux Émirats arabes unis, et Jeddah, en Arabie saoudite, avec le port israélien d’Haïfa et ensuite à des ports européens. Le projet doit également «faire progresser l’intégration au Moyen-Orient», y compris entre des «partenaires improbables», a commenté le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, qui a mentionné Israël et la Jordanie parmi les pays concernés.
Joe Biden, soucieux de laisser sa marque diplomatique dans la région, s’efforce de convaincre l’Arabie saoudite et Israël de normaliser leurs relations. L’accord sur le grand projet d’infrastructures, dont le calendrier reste flou, «n’est pas spécifiquement un signe avant-coureur de normalisation», a toutefois précisé Jake Sullivan.
Si le projet visant à relier l’Inde à l’Europe en passant par divers pays du Moyen-Orient était réellement «concrétisé, cela changerait les règles du jeu», a jugé dans un message sur Twitter-X Michael Kugelman, expert au Wilson Center de Washington, et cela «viserait à contrer les routes de la soie».
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La BRI «Belt and Road Initiative» est l’acronyme en anglais du programme dit «des nouvelles routes de la soie» par lequel Pékin réalise des investissements massifs dans nombre de pays en développement pour construire des infrastructures. Ses opposants dénoncent un cheval de Troie chinois, destiné à obtenir une influence politique, et critiquent l’endettement qu’il fait peser sur des pays pauvres.