Réforme des retraites : les syndicats préparent déjà la suite
La cinquième journée de manifestation contre la réforme des retraites, jeudi 16 février, a réuni 440 000 personnes dans la rue, d’après le ministère de l’Intérieur. Un chiffre en nette baisse par rapport aux quatre premières journées du mouvement, qui avaient rassemblé de 757 000 à 1,3 million de manifestants, toujours selon la police.
De son côté, la CGT a dénombré 1,3 million de manifestants en France, soit la mobilisation la plus faible depuis le début du mouvement social le 19 janvier. «L’idée, c’est de maintenir la mobilisation», mais «aujourd’hui, les chiffres importent peu», a assuré jeudi matin le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, depuis Albi, où il a défilé en compagnie d’autres numéros 1 des organisations syndicales.
«On n’a pas appelé à la grève, mais à une simple journée d’action», a rappelé à franceinfo Patricia Drevon, secrétaire confédérale FO, qui dit «ne pas faire d’aujourd’hui un point de mesure du mouvement». Néanmoins, l’appel à la mobilisation restait nécessaire, selon l’intersyndicale, car les députés sont dans la dernière ligne droite de l’examen du texte, ce dernier devant s’achever vendredi en raison des règles du jeu imposées par l’exécutif.
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«On voulait absolument faire une dernière pression sur les députés avant que le texte ne parte au Sénat», confirme Cyril Chabanier, président de la CFTC. Profitant d’une journée à faible enjeu, les leaders syndicaux ont donc voulu mettre l’accent sur l’importante mobilisation des petites et moyennes villes depuis le début du mouvement en se rendant à Albi.
« On a été assez responsables, et on l’est toujours, mais il faut que le gouvernement entende qu’il faut remettre l’ouvrage sur le métier.» Sans quoi, l’intersyndicale compte bien «mettre la France à l’arrêt» le 7 mars. « On veut avoir l’ensemble de la population avec nous, les commerçants qui tirent le rideau même une heure ou deux», détaille Cyril Chabanier.
«Dans la mesure où le gouvernement, manifestement, ne veut rien entendre face à ce grand mouvement social, il est bien évident qu’il n’y a pas 36 solutions» pour les syndicats, décryptait, jeudi matin sur franceinfo, Stéphane Sirot, historien spécialiste des mouvements sociaux. «L’appel à la grève générale début mars, après plusieurs journées de mobilisation classique, a pour l’instant l’approbation de près de 6 Français sur 10, selon un sondage Elabe pour BFMTV. »
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Alors que quelques lycées sont bloqués et des sites universitaires fermés, les principales organisations de jeunesse ont aussi annoncé une journée de mobilisation le 9 mars. Les syndicats de la RATP y ont déjà appelé, ainsi que la CGT éboueurs, à partir du 7 mars. «Cette journée du 7 mars est importante, c’est aussi le signe que la population qui a manifesté jusqu’à présent peut aller plus loin s’il le faut.
Mais, une journée ne suffira pas», estime Murielle Guilbert, co-déléguée générale de Solidaires, dans Le Journal du dimanche. D’ici là, Philippe Martinez promet «d’autres initiatives», pour «que la mobilisation continue à s’exprimer, y compris dans une période de congés scolaires».
Prochaine manifestation nationale prévue le 07 mars 2023.