Emmanuel Macron en passe de perdre son joujou, le service national universel
L’Assemblée nationale et le Sénat ont supprimé cette semaine les crédits alloués au service national universel – le SNU cher à Emmanuel Macron. Ce sont trois lettres qui devaient changer la vie des adolescents français. Lancé en 2019 par Emmanuel Macron, le SNU est un dispositif bâti autour des valeurs de la citoyenneté.
À CONSULTER >> Michel Barnier dit vouloir “changer le pays avec un plan de réformes à cinq ans”
Composé notamment d’un séjour de cohésion de douze jours, en uniforme, il s’adresse aux 15-17 ans. Ambitionnant de brasser toutes les classes sociales, il devait être généralisé en 2026 et concerner alors annuellement 850 000 jeunes. Réservé jusqu’à présent à des volontaires, celui-ci ne récolte pas le succès escompté et son utilité reste à démontrer. Le coût se serait élevé, selon la Cour des comptes, de 3,5 à 5 milliards d’euros.
Dans sa déclaration de politique générale, le nouveau Premier ministre n’avait pas eu un mot sur cette réforme phare du chef de l’État. Cette dévitalisation du SNU devient pour lui un symbole cruel : celui de son affaiblissement politique.
C’est l’illustration que depuis la dissolution, Emmanuel Macron n’a plus les moyens d’imposer ses choix, mais qu’il subit. Si le SNU devait à l’origine être généralisé en 2026, c’était aussi parce que c’était la dernière année de la décennie Macron. Dans cette perspective, il devait être une des pierres angulaires de l’héritage que le huitième président de la Vᵉ République laisserait. Pour celui-ci, le gel de ses crédits est donc de très mauvais augure.
Que restera-t-il finalement de ses deux quinquennats ? La question est posée ?