23 avril 2024

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Emmanuel Macron piégé par l’individualisme qu’il a promu contre l’intérêt générale

Emmanuel Macron piégé par l'individualisme qu'il a promu contre l’intérêt généraleComment rétablir “l’intérêt général” quand on a prôné politiquement et économiquement l’individualisme à coups d’incitations et de lois qui ont empiété jusque sur le terrain de la santé?

Piqué au vif par la montée inédite du mouvement anti-pass sanitaire et anti-vaccination, le ministre de la Santé Olivier Véran déclare à l’Assemblée nationale, le 21 juillet: “Il est question de liberté et de ce qu’est la liberté individuelle face aux exigences du bien commun, de l’intérêt général et de la santé publique”. Quatre jours plus tard, le président de la République Emmanuel Macron a des mots semblables lors de son déplacement en Polynésie française.

Affichant une certaine frilosité lorsque d’autres homologues occidentaux se hâtèrent à la mise au point d’un vaccin contre le virus de la Covid-19 pour atteindre l’immunité collective, Emmanuel Macron se contenta de prôner la “responsabilité individuelle”. Bien qu’il ne se réclamât jamais ouvertement du libéralisme -ses écrits n’en font pas mention-, le chef de l’État se plaît à se jouer de ce positionnement que lui prêtent les analystes politiques, se donnant volontiers à voir comme adepte d’un réformisme tous azimuts, prompt à détricoter le Code du travail, refondre l’assurance-chômage et le régime des retraites…

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Libéral ou non, Emmanuel Macron n’en demeure pas moins un adepte de la “société des individus” théorisée par Norbert Elias. Il aime à vanter la réussite, quitte à s’attirer les foudres des classes laborieuses, des retraités, des chômeurs… Sa très controversée réplique à l’endroit d’un horticulteur sans travail, “je traverse la rue, je vous trouve un emploi”, résume à elle seule toute la quintessence d’une pensée qui vise à redéfinir le contrat social moins sur l’affirmation de l’intérêt général que sur la promotion de l’individu.

Membre du Parti socialiste jusqu’en 2009 et soutien de François Hollande lors de la présidentielle de 2012, il n’eut aucun scrupule à rompre la bienséance partisane en se portant candidat sans en référer à ce dernier qui lui confia le poste de ministre de l’Économie au lendemain de la démission d’Arnaud Montebourg. Passer de la traitrise a la plus haute marche du podium.

La montée de l’individualisme sous le visage d’un messianisme libérateur, sorte d’avatar des “droits de l’homme” au service d’une économie de marché sans limites, est symptomatique d’une évolution globale, exacerbée par la fin de la guerre froide et le vide idéologique et philosophique qu’elle provoqua. Jusqu’à ce grand tournant, la vie politique et syndicale encore intense et l’engagement en faveur de “grandes causes” de droite comme de gauche, qui conféraient au débat un réel intérêt, constituaient autant d’espaces de solidarité.

Au centre de ces représentations, l’importance accordée au droit à “disposer de son corps” comme forme absolutisée de la liberté individuelle, tient lieu de point de crispation paroxystique tant elle interpelle les consciences et aiguise les sensibilités. Dès lors, la recherche louable et salutaire de l’immunité collective au travers d’une vaccination laissée à l’appréciation de chacun s’avère un chemin semé d’embûches qui renvoie l’exécutif à ses contradictions et incohérences.

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