De nombreux hôpitaux en France font face à un manque de soignants et ferment déjà des services

De nombreux hôpitaux en France font face à un manque de soignants et ferment déjà des servicesLa question très triviale et très concrète se pose dans de nombreux hôpitaux en France qui manquent de bras. Comment passer l’été ? Cette crise touche de plus en plus les services d’urgences dans la totalité de la France, même dans les grandes villes comme Bordeaux.

Les urgences fonctionnent au ralenti ou ferment leurs portes dans deux hôpitaux sur dix. À Amiens, le DRH de l’hôpital Fabien Martinez a carrément raccourci les congés de certains de ses employés. «Pour l’instant, on maintient trois semaines de congés pour nos professionnels au maximum, mais certains auront uniquement deux semaines.

Avec beaucoup de difficultés, nous essayons de recruter des jeunes diplômés qui vont sortir d’école fin juin ou début juillet». Fermer des lits, c’est la solution classique quand il y a beaucoup d’absents. C’est probablement ce que va faire l’hôpital d’Arles. La directrice des Ressources humaines Sophie Debliquy ne veut pas toucher aux congés. «Nous n’avons jamais annulé les congés annuels de nos professionnels. Je pense que si on le fait, ça va encore empirer la situation, avec des arrêts de travail. Nous allons sûrement être amenés à refermer des lits».

À LIRE ÉGALEMENT >> «Pourquoi sommes-nous si dociles, nous les soignants, face à ce désastre»

Les hôpitaux peuvent aussi embaucher des intérimaires. Pour le professeur Rémi Salomon, qui préside l’instance représentative des médecins au sein des CHU, l’urgence absolue, sur le long terme, est de mieux payer les astreintes de nuit, du week-end et des jours fériés. Ces primes n’ont pas évolué depuis 20 ans et une infirmière gagne seulement 10 euros bruts pour une nuit de travail. « Évidemment, je ne parle pas du cœur de la nuit, mais peut-être en début de soirée, peut-être le week-end en fin d’après-midi, peut-être même le dimanche.

Nous avons affaire à des jeunes professionnels qui sont parfois déroutants, qui ne veulent pas faire de nuits et qui ne veulent pas travailler le week-end. Nous ne pouvons pas accéder à ces demandes, car nous avons des patients dans les lits. Nous essayons de trouver une organisation avec ces fameuses 12 heures de travail, qui permettent aux professionnels de venir moins longtemps à l’hôpital et d’avoir plus de jours de repos. » Enfin, il faut fidéliser ces jeunes diplômés en faisant évoluer les métiers, notamment celui d’infirmier.

N'hésitez pas à nous suivre et à nous aimer :

Laisser votre commentaire