Médicaments psychotropes : en raison d’un différend sur les tarifs avec la Sécurité sociale, les pharmaciens déclinent la préparation de la sertraline

Médicaments psychotropes : en raison d'un différend sur les tarifs avec la Sécurité sociale, les pharmaciens déclinent la préparation de la sertraline Face à la pénurie de psychotropes qui sévit en France, les pharmaciens ont reçu l’autorisation, il y a plusieurs mois, de produire ces médicaments directement dans leurs arrière-boutiques. Cependant, parfois, des désaccords concernant le prix de vente entraînent un blocage complet de la situation. Il en va de même pour la sertraline, un antidépresseur largement utilisé.

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À Paris, les équipes du pharmacien parisien Fabien Bruno s’affairent quotidiennement à préparer des centaines de cachet d’un psychotrope bien connu, la quétiapine, destinés aux patients bipolaires et schizophrènes. Le laboratoire est localisé au premier étage d’un édifice parisien. « Dans cet espace, trois postes distincts sont en place, parmi lesquels un poste de pesée est en action pour mesurer la quétiapine sur une balance», déclare-t-il.

Les 45 pharmaciens français concernés dans la fabrication de ces préparations sur mesure ont distribué plus de cinq millions de gélules de quétiapine en seulement quelques mois. Ils étaient prêts à faire de même pour la sertraline, un autre psychotrope largement prescrit contre les états dépressifs et difficiles à se procurer pour les patients. Cependant, un désaccord persiste entre les pharmaciens et la Sécurité sociale concernant le tarif.

La Caisse d’Assurance Maladie a émis une demande formelle aux pharmaciens pour qu’ils facturent la somme de 15 euros aux patients. Néanmoins, le pharmacien précise qu’il débourse « déjà deux euros pour le transport» et « entre neuf et dix euros pour la main-d’œuvre». « Ensuite, il convient de régler l’intégralité des coûts liés aux matières premières et aux charges de la pharmacie», précise Fabien Bruno. « Impossible, clame le pharmacien, il est hors de question de travailler à perte. »

Lors des échanges avec les psychiatres, il apparaît clairement qu’ils sont profondément préoccupés : ils signalent une pénurie de quétiapine, de sertraline, de lithium et de venlafaxine, a déclaré Fabien Bruno. Le pharmacien est régulièrement sollicité par des patients qui se plaignent de ne plus retrouver leur traitement. Interrogé, il fut pressé de répondre : « Disposez-vous des compétences nécessaires pour réussir cette tâche ? » Certains affirment qu’ils ne se soucient pas d’être remboursés et qu’ils paieront le prix que cela coûte. En raison de cette situation de blocage, certains patients se rendent à l’étranger pour se procurer les médicaments nécessaires.

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