L’Assemblée Nationale vote un moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque
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Sa mise en œuvre a suscité une indignation dans le reste de l’assemblée. Le gouvernement a été invité par la gauche à se retirer le texte, une demande que son rapporteur Antoine Armand (Renaissance) a rejetée, tout en qualifiant l’amendement de « désastre économique et industriel ».
France Renouvelables, un organisme professionnel spécialisé, a critiqué suite au vote une mesure qu’ils considèrent comme « l’un des plans sociaux les plus importants décidés à l’Assemblée ». Selon Mattias Vandenbulcke, le vice-délégué général, « sa mise en œuvre entraînerait l’élimination de 80 000 postes : 30 000 dans l’industrie éolienne et 50 000 dans celle du solaire », comme il l’a déclaré à franceinfo.
Le groupe écologiste a réagi à son tour dans un communiqué, affirmant que « l’intégralité du projet de loi constitue désormais une menace sérieuse pour le climat ». « Si ce moratoire est instauré, il serait en contradiction avec le but d’arriver à la neutralité carbone d’ici à 2050 », ajoute Nicolas Richard, vice-président de France Nature Environnement, une organisation qui regroupe plus de 6 000 associations, lors d’une conversation avec franceinfo.
Ce moratoire est encore loin d’être en vigueur. L’étude du projet de loi doit continuer vendredi dans l’assemblée, précédant un vote formel sur l’intégralité du texte, prévu pour le mardi 24 juin. À la suite de l’adoption de l’amendement polémique, le résultat du vote demeure incertain. Le bloc présidentiel n’a pas encore révélé quelle direction il adopterait mardi. Si le texte est adopté, il ne sera pas irrévocablement validé, car une seconde lecture au Sénat est prévue à compter du 8 juillet.
Cette proposition législative est destinée à guider le gouvernement dans l’élaboration d’un décret établissant la nouvelle stratégie énergétique de la France pour la période 2025-2035, et orienter le pays vers la neutralité carbone d’ici à 2050. Cependant, le gouvernement avait annoncé, avant le débat, qu’il publierait ce décret avant la fin de l’été, donc potentiellement avant l’approbation finale de cette loi qui ne pourrait se faire qu’à la rentrée.