La Syrie confrontée à une grave pénurie d’eau

La Syrie confrontée à une grave pénurie d'eau
Source Delil SOULEIMAN AFP
Le 14 mai dernier, les autorités syriennes ont dévoilé un plan inédit pour gérer l’approvisionnement en eau à Damas : désormais, chaque secteur de la ville se voit attribuer des plages horaires spécifiques pour la distribution. En clair, c’est un moment où les robinets se mettent en grève et refusent de laisser couler la moindre goutte d’eau pendant un certain laps de temps.

À lire >> Les fabricants d’objets connectés ont jusqu’au 1er août pour se mettre aux normes

En Syrie, ce scénario n’est malheureusement pas inédit : les années de conflit ont souvent causé des dommages aux infrastructures cruciales reliant la capitale à ses sources d’eau vitales. Pourtant, cette fois-ci, il semble que la situation soit là pour rester : à Damas, on évoque la plus sévère crise de manque d’eau depuis près de 70 ans, causée par un hiver exceptionnellement aride, dépourvu de pluie, de neige, et se traduisant par moins de 20% des précipitations annuelles habituelles.

Résultat : Damas se retrouve privée de sa principale fontaine de jouvence. Habituellement, à ce moment-là, les vestiges byzantins d’où elle émerge sont submergés par les eaux. Sur les réseaux sociaux, des clichés en circulation révèlent qu’à cet instant, seul un mince filet d’eau s’écoule.

Les autorités syriennes ont lancé une initiative en exhortant la population à faire preuve de modération dans l’utilisation de l’eau, que ce soit pour laver, faire la lessive ou arroser les plantes. Sa décision la plus discutée a été d’arrêter de subventionner les cultures assoiffées, une mesure qui a fait couler beaucoup d’encre. Les réseaux sociaux sont en ébullition face aux préoccupations grandissantes concernant l’impact à long terme sur la culture du blé et la sécurité alimentaire nationale.

Cette politique risque d’enfoncer davantage une situation déjà critique : des centaines de milliers d’âmes en Syrie peinent toujours à apaiser leur faim insatiable. Les agriculteurs, eux aussi, subissent les affres de la sécheresse, avec des récoltes désastreuses et des nappes phréatiques assoiffées. Certains spécialistes envisagent un avenir où les prix de la nourriture pourraient subir des chamboulements dramatiques, entraînant peut-être même un exode partiel des populations rurales. Après une décennie et demie de conflit déchirant, la Syrie se retrouve exsangue, ses terres dévastées ne laissant entrevoir qu’un avenir incertain.

N'hésitez pas à nous suivre et à nous aimer :

Laisser votre commentaire