La crise du recrutement des enseignants s’aggrave
Les résultats définitifs des concours externes enseignants, publiés en fin de semaine dernière, affichent pour certains des taux de réussite historiquement bas. Dans le premier degré, certaines académies n’ont pas fait le plein de nouveaux professeurs des écoles. La situation est pire dans le second degré, notamment dans certaines disciplines.
En maths, on compte 557 admis au Capes pour 1.035 postes, en allemand 60 sur 215, en lettres classiques 55 sur 134, en physique-chimie 209 pour 425, en SES 102 pour 212, en lettres modernes 598 sur 755 postes, en éducation musicale 37 sur 127 postes, en anglais 675 sur 781.
« On est vraiment dans une situation dramatique », souligne Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.
Tout d’abord, les concours ont été réformés lors du quinquennat précédent et sont désormais passés par les candidats en deuxième année de master, et non plus en fin de licence. « Cela a réduit mécaniquement le vivier des candidats pour cette session », explique Jean-Remi Girard.
Les enseignants du primaire et du secondaire gagnent 7 % de moins que la moyenne des pays de l’OCDE, et 20 % de moins après dix ou quinze ans de service, selon le rapport annuel Regards sur l’éducation publié en septembre 2021. Le fait que les académies d’ le-de-France manquent de nouveaux professeurs des écoles n’est donc pas un hasard.
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« Il y a un effet coût de la vie qui vient s’ajouter au fait que les salaires soient peu attractifs », souligne Jean-Remi Girard. Enfin, « certaines disciplines, comme l’économie-gestion ou les mathématiques, sont concurrencées sur le marché du travail privé par des emplois plus rémunérateurs », ajoute Hélène Buisson-Fenet, directrice de recherche au CNRS en sociologie de l’éducation.
Dans le premier degré, deux concours supplémentaires, organisés dans les académies de Versailles et de Créteil , devraient permettre de recruter plus d’enseignants. Plusieurs académies ont aussi lancé des opérations de recrutement de contractuels.
Selon les chiffres de la Rue de Grenelle, les contractuels représentent 1 % des effectifs enseignants dans le premier degré et 8 % dans le second. Ces mêmes contractuels ne bénéficient que d’une formation de quelques jours seulement, ce qui est bien souvent insuffisant pour savoir encadrer une classe. Le 22 août, des cellules seront mises en place dans les académies pour gérer les problèmes d’effectifs qui se poseront. La difficulté sera par ailleurs d’assurer les remplacements d’enseignants qui seront en arrêt maladie et en congé maternité en cours d’année.
Une grande concertation doit débuter en septembre à propos des rémunérations et des conditions de travail des enseignants. « L’augmentation du salaire pourrait avoir des effets sur les primo entrants, notamment dans le premier degré, où les indemnités et les primes sont quasi inexistantes », estime Hélène Buisson-Fenet. « Il va falloir opérer un rattrapage global des salaires et ne pas se contenter de revaloriser les débuts de carrières, si l’on veut vraiment redonner de l’attractivité au métier », conclut Jean-Remi Girard.
Si les profs avaient un bon salaire à l’entrée, cela favoriserait leur venue. Les profs ne sont pas considérés et encore moins respecté que ce soit par les élèves, les parents ou encore leur hiérarchie. Ce qu’il leur faut, c’est leur donner un bon salaire de même que leur accorder le droit d’autorité sur leurs élèves et que le directeur d’un établissement devrait avoir l’autorité sur les parents. Depuis 20 ans, c’est tout le contraire qui se passe et l’on voit ou cela conduit, on se retrouve dans cette situation pourri actuel.