La vaccination scolaire contre les papillomavirus attire peu d’élèves

Pour bien comprendre de quoi on parle quand on évoque les HPV, il s’agit des papillomavirus humains. Ils peuvent provoquer chez la femme le cancer du col de l’utérus, voire certains cancers du vagin et de la vulve. Chez les hommes, cela peut tourner en des cancers du pénis. Femmes et hommes peuvent aussi être concernés par certains cancers de la gorge et de l’anus.
Cette vaccination concerne donc les filles et les garçons. « Tant mieux si on peut vacciner le plus de personnes possible», explique le docteur Mohan Vijayakanthan qui vaccine ces jeunes. Néanmoins, sur les 200 élèves de 5ᵉ du collège Antoine de Saint-Exupéry, seuls 17 garçons et filles sont candidats à la vaccination, soit moins d’un adolescent sur dix. Entre les élèves qui ont déjà eu un schéma vaccinal commencé ou complet, et ceux qui se vaccinent aujourd’hui, on est dans ce collège à près de 18-20 % de jeunes vaccinés, détaille Michèle Lorenzi, infirmière et conseillère technique au rectorat de Créteil.
Il faut dire qu’en matière de vaccination des adolescents contre les papillomavirus, la France part de loin. En 2022, la couverture vaccinale pour les jeunes filles avec deux doses est de l’ordre de 42 %. En vaccinant à grande échelle, le cancer du col de l’utérus peut carrément être éliminé, explique Linda Eckert, professeur de gynécologie à l’université de Washington et jusqu’à peu conseillère pour l’Organisation mondiale de la Santé. Si l’on vaccine 90 % des jeunes filles au niveau mondial, on éradique le virus et donc le cancer du col de l’utérus.
Certains pays y sont presque et sont en train d’éliminer ce cancer : l’Australie, l’Angleterre ou l’Écosse. « L’Australie a réussi à vacciner 80 % des filles et sera sans doute le premier pays à y parvenir.» Et ce qui a permis à ces pays d’éradiquer quasiment le cancer du col de l’utérus, c’est justement d’avoir mis en place la vaccination des adolescents au collège, informe franceinfo.