La tarification progressive de l’eau, serait-elle une solution ?

La tarification progressive de l'eau, serait-elle une solution ?Alors qu’une centaine de communes françaises sont privées d’eau potable et doivent être approvisionnées par des camions-citernes, les partisans de ce dispositif estiment qu’il permettrait de réduire significativement les usages et donc de mieux traverser les périodes de sécheresse. La mesure est portée par certaines formations politiques, comme la France insoumise ou EELV , et soutenue par une récente mission de l’Assemblée nationale confiée aux députés Lionel Causse et Hubert Wulfranc.

L’idée de la tarification progressive est d’agir sur la part variable, en modulant le prix du mètre cube en fonction de plusieurs seuils de consommation. En clair, les premiers mètres cubes d’eau potable coûtent peu cher, et le prix augmente ensuite. Il s’agit de réduire la consommation globale, tout en redistribuant l’eau, en agissant pour que les gros utilisateurs consomment moins, et que les petits puissent consommer un peu plus s’ils en ont besoin. Favorable à l’idée, une mission flash de l’Assemblée nationale proposait une grille en février dernier.

Les parlementaires proposaient une première tranche de 0 à 80 m³, qualifiée « d’eau essentielle » dont le tarif serait symbolique, notamment pour les ménages modestes. Une seconde tranche, dite « d’eau utile », couvrirait les besoins jusqu’à 200 m³, à un prix inférieur à ce qu’il est actuellement. Au-delà, une dernière tranche, qualifiée de « confort », serait facturée plus cher.

Une étude, dirigée par l’économiste Alexandre Mayol, s’est penchée sur le cas de la commune de Dunkerque, qui a mis en place une tarification progressive en 2012. Les conclusions de ce rapport rendu en 2017 montrent que l’introduction d’un tarif progressif décroît la consommation globale de 9 %. Dans le détail, les petits usagers augmentent leur consommation de 11 %. Les gros consommateurs diminue de près de 13 %.

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En s’appuyant sur l’exemple de Dunkerque, la mission parlementaire relève que la mise en place de la tarification progressive et d’un système d’aide sociale peut avoir un coût prohibitif pour certaines collectivités. De plus, le dispositif nécessite un calibrage assez précis. Toute la difficulté est donc d’anticiper correctement l’effet du système, pour ne pas plomber les comptes des collectivités locales. Dans les prochaines années, celles-ci devront par ailleurs largement renouveler le réseau d’eau potable, parfois très ancien et qui présente des problèmes de fuites.

À Dunkerque, les recettes du service d’eau avaient réellement augmenté après la mise en place de la tarification. Cela avait suscité des critiques, qui voyaient derrière ce dispositif une manière de faire des profits.

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