Bruxelles a dévoilé mardi 14 mars ses pistes pour réformer le marché européen de l’électricité sans le restructurer fondamentalement, en recourant aux contrats énergétiques de long terme pour protéger les consommateurs et encourager les investissements dans les renouvelables et le nucléaire.
Les prix de gros de l’électricité dépendant du coût de la dernière centrale utilisée pour équilibrer le réseau, principalement des centrales à gaz, le marché s’était envolé l’an dernier à l’unisson des cours du gaz à la suite de la guerre en Ukraine.
Mais, plutôt qu’une refonte complète et un découplage strict gaz/électricité, que la France et l’Espagne appelaient initialement de leurs vœux, la Commission entend développer les contrats de long terme «pour les énergies décarbonées», permettant aux consommateurs de lisser leur facture tout en offrant des revenus prévisibles aux fournisseurs. Ce projet, qui sera négocié entre États membres et eurodéputés, vise aussi avec ces «signaux de long terme» à encourager les investissements dans les énergies décarbonées, réduisant ainsi l’influence des cours du gaz.
Bruxelles veut notamment faciliter le déploiement des PPA, des contrats d’achat d’électricité de gré à gré entre deux acteurs privés à un prix décidé à l’avance, pour que les entreprises «bénéficient de prix plus stables pour la production d’énergies renouvelables et non-fossiles».
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Dans l’après-midi, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a «salué» dans un communiqué la proposition de la Commission européenne de réformer le marché européen de l’électricité. «C’est plutôt une heureuse surprise», a réagi mardi soir Nicolas de Warren, président de l’Union des industries utilisatrices d’énergie en France, représentant 70 % de la consommation énergétique industrielle du pays.