Pour Delphine Batho, la proposition de loi Duplomb est “un contre-sens historique”
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« Je ne vois personne demander plus de pesticides, plus de destructions de zones humides, plus d’agriculteurs malades de cancer… Ce texte ne propose rien de concret, et le gouvernement n’a pas fourni de réponses sérieuses depuis les mobilisations de l’année dernière. Ce n’est pas à l’écologie et à la santé publique de subir les conséquences», a-t-elle déclaré.
Delphine Batho a également critiqué le fait que cette proposition de loi ne soit pas destinée aux petits agriculteurs, mais plutôt aux grandes entreprises de l’agrochimie. « Ce texte aligne notre modèle agricole sur ce que nous refusons, à savoir les ferme-usines et l’utilisation massive de produits chimiques, alors même que la France refuse de signer l’accord Mercosur», a-t-elle ajouté.
L’un des points de préoccupation majeurs pour la députée est la possibilité que ce projet de loi permette la réintroduction de l’acétamipride, un néonicotinoïde interdit en France depuis 2018 en raison de sa dangerosité pour les pollinisateurs, notamment les abeilles. Elle a souligné que la France plaide pour l’interdiction de ce pesticide au sein de l’Union européenne, soutenue par des preuves scientifiques. « La Commission européenne a décidé de réexaminer l’autorisation de ce pesticide. Nous gagnons actuellement, et ce n’est pas le moment de reculer», a-t-elle insisté.
De son côté, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a affirmé dimanche qu’elle n’était « pas favorable à la réintroduction» de ce pesticide. La proposition de loi Duplomb inclut également des mesures visant à faciliter le stockage de l’eau par des méga-bassines construites par de riches agriculteurs.