L’Autriche expulse un criminel syrien
Le gouvernement autrichien a annoncé, le jeudi 3 juillet, l’expulsion vers la Syrie d’un criminel syrien, marquant une première dans l’Union européenne depuis plusieurs années, selon les déclarations de Gerhard Karner, ministre de l’Intérieur.
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Karner a souligné que cette décision s’inscrit dans une politique d’asile stricte, affirmant que Vienne “envoie un signal fort” en expulsant systématiquement les criminels condamnés, y compris ceux vers la Syrie. Il a promis que l’Autriche poursuivra cette démarche avec détermination et rigueur. Ce pays alpin, qui n’avait pas réalisé d’expulsion de ce type depuis environ 15 ans, se positionne comme un modèle en Europe, alors qu’il abrite près de 100 000 Syriens, dont beaucoup ont fui la guerre civile.
Fin avril, Gerhard Karner s’était rendu en Syrie avec son homologue allemande pour discuter du retour des réfugiés et des moyens d’améliorer la coopération en matière de sécurité. Avec la chute du régime de Bachar al-Assad prévue pour décembre 2024, le sujet de l’accueil des Syriens a refait surface en Europe, plusieurs États ayant décidé de suspendre les demandes d’asile dans un contexte de montée des partis d’extrême droite.
L’Autriche a pris des mesures encore plus strictes, en lançant des procédures pour révoquer le statut de près de 2 900 réfugiés et en interrompant les démarches de regroupement familial. Cette initiative, soutenue par le nouveau gouvernement conservateur, vise à s’étendre à toutes les nationalités, sous la pression du FPO, un parti d’extrême droite qui, bien qu’en opposition, est devenu le premier parti du pays dans les élections et les sondages.
Les autorités autrichiennes ont également proposé une aide financière de 1 000 euros aux Syriens acceptants de retourner dans leur pays. Depuis fin 2024, 350 Syriens ont choisi de rentrer volontairement, un chiffre en hausse par rapport aux 200 retours enregistrés en 2023 et 2024, selon les données officielles.