« Si les fabricants de visière homologués peuvent prendre le relais, tant mieux » : dès le début de la pandémie, des petites mains se sont activées pour pallier en urgence le manque d’équipement.
Mais début mai, « lorsque le gouvernement sort des notices de visière, on comprend qu’on ne peut plus appeler nos produits des « visières de protection » mais des « équipements anti-projection », qu’il ne doit plus y avoir la mention du mot « covid » nulle part, et qu’il faut faire signer des décharges ».
Il valait mieux fermer le site pour se protéger » car « si demain un demandeur attrape le coronavirus alors qu’il a porté une visière, il peut se retourner contre nous ».
« On s’est fait confisquer le marché, parce qu’on n’a pas la certification du nombre de lavages. Il faut débourser 1 150,00 € pour faire tester son modèle ! ».
L’Afnor avait en effet publié le 27 mars un modèle de masque en tissu, pour éviter la fabrication des « masques au mieux inefficaces, au pire dangereux pour le porteur ».
La direction générale des entreprises (DGE) explique à l’AFP que « sous réserve de ne pas revendiquer de capacité de protection ou de filtration, les masques et visières « faits maison » ou produits de manière artisanale peuvent tout à fait être mis sur le marché ».
Il y a eu « une déferlante d’abandons de petites mains », relève Fabricommuns, une application de mise en relation entre « makers » et « demandeurs » qui se targue d’avoir fourni 350 000 visières, 28 000 masques en tissu et 800 000 sur-blouses.
L’application encourage cependant les bénévoles à continuer à produire : « l’action a encore besoin d’exister », en faisant signer la fameuse « décharge de remise aux bénéficiaires qui indique que ça ne correspond pas à tel masque produit par l’industrie », précise Stéphanie Vincent.