Emmanuel Macron réduit au rang de commentateur dans le conflit Israël – Iran

Emmanuel Macron réduit au rang de commentateur dans le conflit Israël - Iran Emmanuel Macron a convoqué, le mercredi 18 juin, un conseil de défense dédié à la situation conflictuelle entre Israël et l’Iran. Le président de la République a annoncé une prochaine « initiative » émanant de la France. Cette initiative est soutenue par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, et bénéficie de l’appui de nos partenaires européens les plus proches, dans le but de proposer un « règlement négocié » de la crise. En réalité, le chef de l’État s’efforce de réaffirmer son autorité en revitalisant son leadership au sein de l’Europe. Une méthode visant à évaluer et à influencer l’évolution d’un conflit sur lequel il n’exerce actuellement aucun contrôle.

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Cette sollicitation en vue d’une négociation apparaît autant prématurée que dénuée de sens. Inefficace, car aucun des protagonistes n’y accorde d’importance. Il est prématuré de considérer cette situation, parce que dans le même temps, Emmanuel Macron estime légitime l’attaque préventive d’Israël afin d’éliminer la menace nucléaire iranienne. Après une période de six jours, il serait prématuré d’affirmer que cette menace a disparu et que les bombardements peuvent prendre fin dans le but de permettre la reprise des discussions.

Ce n’est en outre pas ce qu’exprime le chef de l’État. Emmanuel Macron exhorte Israël à mettre « immédiatement un terme» aux frappes qui « ciblent des objectifs sans rapport avec le programme nucléaire et balistique iranien», tout en ne s’opposant pas aux autres. À son avis, les objectifs militaires demeurent légitimes. C’est l’ensemble des défis inhérents à la position française. En faveur de l’élimination de l’arsenal iranien au nom de la sécurité d’Israël et de la stabilité de l’ensemble de la région. Cependant, le chef de l’État a exprimé que le renversement du régime des mollahs par la force constitue « une erreur stratégique», comme « tous ceux qui pensent qu’en bombardant depuis l’extérieur, ils peuvent sauver un pays malgré lui-même et contre lui-même se sont toujours trompés». Le problème réside dans le fait que Benyamin Nétanyahou et son allié Donald Trump semblent naviguer d’un objectif à un autre.

Emmanuel Macron ne peut rien y changer. Il est relégué au statut de commentateur de ce conflit. Un spectateur d’autant plus contrarié que ce nouveau conflit a temporairement relégué au second plan l’initiative diplomatique qu’il avait soigneusement élaborée depuis plusieurs mois, à savoir la reconnaissance de l’État de Palestine (peut-être que cela arrange Emmanuel Macron). Une initiative en même temps incertaine et spectaculaire, qui aurait permis de lui conférer un rôle moteur au sein du Proche-Orient. En lieu et place de cela, le fracas des bombes a de nouveau rendu la voix de la France inaudible. Donald Trump a même pris le soin d’infliger une humiliation publique à cet « Emmanuel qui semble ne jamais saisir les enjeux». Il était contrarié que son homologue français lui attribue une proposition de cessez-le-feu qui n’existe pas. Il est indéniable qu’avec les déclarations souvent abruptes de Donald Trump, même le rôle de simple commentateur s’est transformé en une entreprise périlleuse.

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