La France va devenir le premier actionnaire de l’opérateur de satellites européen
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Eutelsat se distingue comme l’un des deux seuls opérateurs au niveau mondial, aux côtés de l’Américain Starlink, détenu par Elon Musk, à disposer d’une constellation de satellites en orbite basse dédiée aux télécommunications. Mercredi, lors du salon aéronautique du Bourget, Eutelsat a annoncé la conclusion d’un accord de dix ans avec l’armée française concernant les communications militaires spatiales, pour un montant maximal d’un milliard d’euros.
Cependant, cela ne s’avère pas suffisant ; pour assurer son développement, le groupe nécessite des fonds et des investissements, ce qui explique le soutien considérable de l’État français. La France aspire à établir sa présence. Détenant près de 30 % du capital d’Eutelsat, elle est en mesure d’exercer une influence accrue au sein du conseil d’administration et de participer à l’élaboration de la stratégie du groupe. Puisque d’autres acteurs, tant publics que privés, sont également sollicités pour investir dans l’entreprise. L’Allemagne, qui est actuellement absente du groupe, pourrait manifester un intérêt. En effet, Eutelsat aspire à se positionner en tant qu’Airbus européen des satellites, afin de soutenir le développement de projets européens.
Il convient de s’opposer à l’essor de Starlink. La propriété du milliardaire américain représente plus de 60 % des satellites actuellement en orbite. Dans un contexte de tensions internationales, nous devons maintenir notre indépendance vis-à-vis des puissances étrangères. C’est en tout cas l’analyse d’Emmanuel Macron qui a œuvré pour positionner la France comme leader dans ce domaine. Les Américains ne sont pas les seuls à intervenir dans ce domaine, les Chinois y jouent aussi un rôle significatif.
L’État investit 717 millions d’euros par l’intermédiaire de l’Agence des participations de l’État (APE), l’entité responsable de la gestion du portefeuille d’action de l’État, comprenant des entreprises telles que Renault, Atos et la Française des Jeux. Il s’agit d’une caisse distincte, et le gouvernement souligne que cette évolution n’aura par conséquent aucune répercussion sur le budget.