18 septembre 2024

Les candidats du camp présidentiel pour les législatives n’utilisent plus l’image de Macron “Il a un effet repoussoir”

Les candidats du camp présidentiel pour les législatives n'utilisent plus l'image de Macron «Je n’écoute pas le président, je suis en campagne.» Cette phrase, glissée en plein tractage sur un marché d’Ile-de-France à l’heure de la conférence de presse d’Emmanuel Macron, mardi 12 juin, n’est pas celle d’un candidat de l’opposition aux législatives, mais d’un député Renaissance qui se représente. « D’ailleurs, il n’y aura pas sa photo sur mon tract.» La dissolution de l’Assemblée nationale, annoncée dimanche par le chef de l’Etat en réaction aux résultats des élections européennes, a laissé des traces dans le camp présidentiel. «C’est d’abord un rejet du président par les Français. Ensuite, les députés sortants ont aussi un sentiment de trahison envers Emmanuel Macron, alors qu’eux ont fait le taff. »

Tout le contraire des candidats Rassemblement national, qui, eux, affichent fièrement la photo de Jordan Bardella et Marine Le Pen. «Le président voulait sa gueule partout, certains lui ont fait prendre conscience que c’était peut-être mieux sans lui», glisse un conseiller ministériel. «Il n’est pas forcément utile d’en remettre une couche sur le président en ce moment», euphémise encore Benoît Bordat, député sortant de la 2ᵉ circonscription de Côte-d’Or, élu de justesse en 2022 face à une candidate de la Nupes. Lui a choisi de faire campagne sur son nom et de mettre un bandeau «candidat des forces démocrates, républicaines et progressistes».

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«De manière naturelle, Emmanuel Macron arrive sur la fin de son mandat. On sait donc qu’il va falloir trouver d’autres incarnations», justifie Olga Givernet, députée sortante de l’Ain, qui apparaît seule sur son premier tract de campagne. La campagne express imposée par Emmanuel Macron en choisissant le délai le plus court, conduit ainsi de nombreux candidats à reprendre la photo utilisée il y a deux ans. Dans de nombreuses circonscriptions, l’image du président est alors délaissée. « Chacun fait le choix qui convient le mieux en fonction de la sensibilité de son électorat à la figure du président», assure Marc Ferracci, député sortant des Français de l’étranger.

Ce très proche d’Emmanuel Macron n’a pas encore décidé s’il mettrait ou non la photo du président sur son affiche, choix qu’il avait fait pour sa précédente campagne. A cette heure, seul Paul Midy, député sortant de l’Essonne, élu avec 19 voix d’écart face à Cédric Villani, a choisi de mettre le président et le Premier ministre sur son affiche. « C’est important aussi de mettre Attal, car c’est lui le chef de la majorité et le chef de cette campagne», justifie-t-il. À l’image du premier tract de la campagne de Renaissance mettant en avant Gabriel Attal, certains députés préfèrent eux se tourner exclusivement vers la figure populaire du Premier ministre.

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«L’enjeu n’est pas de savoir si Emmanuel Macron va rester à l’Élysée, mais de savoir si Gabriel Attal va pouvoir rester à Matignon», explique le député des Côtes-d’Armor Eric Bothorel, qui espère réussir à faire venir le jeune Premier ministre en déplacement sur sa circonscription pendant la campagne. La députée sortante, Olga Givernet, vient de terminer son premier tract de campagne, après avoir longuement hésité. Entre le choix de la photo, des différents noms ou des logos des partis, la composition d’une affiche électorale nécessite un subtil équilibre. «Le choix, ce sera de savoir si les Français veulent finalement Mélenchon, Attal ou Bardella, alors il est logique de mettre en avant le Premier ministre», ajoute un conseiller ministériel qui espère obtenir l’investiture de Renaissance.

Ils sont aussi très nombreux à faire campagne avant tout sur leur nom et sur leur ancrage en circonscription, ce qui explique que les recours aux figures de l’exécutif soient de plus en rares. «Depuis sept ans, je suis identifiée localement et reconnue, je valide cette notoriété avec cette photo de campagne, mais je suis toujours au soutien d’Emmanuel Macron», assure Brigitte Liso, dans le Nord. «On a fait le choix d’une campagne fondée sur une dynamique locale», explique-t-on également dans l’équipe de Sophie Errante, députée sortante de Loire-Atlantique. « Je suis fier de faire campagne sur mon nom.» Parfois, en plus de l’absence de photos du président ou du Premier ministre, certains candidats vont jusqu’à effacer la mention du parti ou celle de «la majorité présidentielle», comme le député de l’Essonne Robin Reda.

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