La traque des néonazis sur Twitter, une pratique inimaginable en France
C’est sous cette bannière, devenue un hashtag (#ExposeTheAltRigh), que depuis ce week-end, les réseaux sociaux désignent ou traquent les participants à la manifestation des suprémacistes blancs à Charlottesville, qui s’est soldée par la mort d’une jeune femme de 32 ans après qu’un membre d’un groupe d’extrême droite a foncé en voiture sur des contre-manifestants anti-racistes. (…)
Vue de France, l’initiative est surprenante tant l’Hexagone n’est pas coutumier du fait. Il y a plusieurs raisons à cela. La première est sociologique : les Anglo-saxons voient dans la dénonciation un acte civique parfois nécessaire
«Les Français sont mal à l’aise avec la dénonciation, expliquait le sociologue André Comte-Sponville à L’Express en 2005. (…) Nous n’avons pas envie de vivre sous le regard inquisiteur du voisin ou du collègue de bureau et nous sommes viscéralement réfractaires à une société de l’ordre moral, dans laquelle chacun de nous serait un dénonciateur en puissance.»
Au-delà de cette explication sociale, la dénonciation telle qu’elle est pratiquée sur Twitter après Charlottesville tomberait surtout très vite sous le coup de la loi française. L’enjeu, c’est de savoir si c’est légal ou non.»
Propos injurieux et atteintes à la vie privée. Dans le cas des publications Twitter des manifestants de Charlottesville, plusieurs cas de figure vont directement à l’encontre de ces règles.