Moins d’infirmières, plus de morts?
Moins d’infirmières, plus de morts? Les hôpitaux où les infirmières font plus d’heures supplémentaires ont plus de mortalité parmi leurs patients, selon une étude qui sera dévoilée au congrès de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS, de l’ancien nom Association canadienne-française pour l’avancement des sciences).
La mortalité augmente aussi quand des infirmières sont remplacées par des infirmières auxiliaires ou des préposés aux bénéficiaires.
Bien que les infirmières aient récemment émis des doutes sur la qualité des soins dans ces cas-là, il n’y avait pas jusqu’à maintenant de données pour appuyer cette conclusion.
À chaque augmentation de 5 % de la quantité d’heures supplémentaires des infirmières, la mortalité grimpe de 3 %, selon les calculs de M. Rochefort*. Et à chaque baisse de 5 % de la proportion d’infirmières dans une équipe de travail, la mortalité augmente de 5 %.
L’étude, qui n’a pas encore été publiée dans une revue avec comité de révision (peer review), a suivi 125 000 patients sur cinq ans, totalisant plus de 6,5 millions de quarts de travail.
La pénurie d’infirmières qui a sévi au Québec entre 2010 et 2014 s’est un peu atténuée, selon des conversations que M. Rochefort a eues avec des cadres du réseau.
*Christian Rochefort, chercheur de l’Université de Sherbrooke