Le nombre d’arrêts maladie prescrits est resté stable sauf chez les moins de 30 ans
À lire >> Des pompiers subissent des tirs de mortier à Roanne, la police dénonce un “guet-apens”
L’étude indique que 42 % des employés du secteur privé ont reçu un arrêt maladie l’année dernière, un chiffre qui reste stable en 2023. Cependant, cette stabilité masque une détérioration continue de la situation chez les moins de 30 ans, avec 49 % d’entre eux ayant consulté un médecin et obtenu un arrêt, soit 7 points de plus que la moyenne générale. L’absentéisme pour des raisons de santé progresse ainsi plus rapidement chez les jeunes que chez l’ensemble des salariés.
Les raisons de ces arrêts sont variées, mais la maladie ordinaire, comme le rhume ou la grippe, reste en tête. Toutefois, les troubles psychologiques ont pris le pas sur les troubles musculosquelettiques dans les prescriptions depuis 2021. Les jeunes sont particulièrement touchés, avec 22 % d’entre eux ayant été arrêtés pour des raisons psychologiques, un chiffre qui dépasse de 6 points celui de l’ensemble des salariés.
Anne-Sophie Godon souligne que cet écart se creuse régulièrement avec une accélération notable depuis la crise de la covid. De plus, les jeunes salariés sont plus enclins à demander un arrêt à leur médecin, et parmi ceux qui l’ont fait, plus d’un quart a déclaré que leur état psychologique ne leur permettait pas de travailler.
Les jeunes citent principalement le travail comme source de stress, en particulier les exigences professionnelles. L’entrée dans la vie active après les études est souvent perçue comme un choc, avec 66 % d’entre eux qualifiant leur emploi de stressant, soit 12 points de plus que la moyenne. Par ailleurs, 21 % évoquent des conflits avec leur entreprise, une proportion en forte hausse ces dernières années.
Pour mieux faire face à ces défis, les jeunes arrêtés pour troubles psychologiques expriment des besoins clairs : davantage de flexibilité dans l’organisation du travail et une reconnaissance accrue de leurs efforts. Ces attentes sont partagées par l’ensemble des salariés, mais sont encore plus marquées chez les jeunes, conclut Anne-Sophie Godon.