Les enquêteurs s’inquiètent de la croissance du livestreaming

Les enquêteurs s'inquiètent de la croissance du livestreaming Le phénomène du « livestreaming » de viols d’enfants orchestrés en ligne depuis des pays occidentaux pour être diffusés en direct sur des mineurs à l’étranger est en pleine expansion, et cela suscite une vive inquiétude. Récemment, un homme français de 55 ans a été inculpé le vendredi 20 juin, suspecté d’avoir orchestré de 500 à 600 viols sur une fratrie en Colombie durant plusieurs années. Depuis l’apparition de la covid, ce phénomène n’a cessé de se développer.

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Il est pratiquement irréalisable d’attribuer un nombre précis pour évaluer le phénomène. « En effet, il y a un certain décalage, car c’est un phénomène qui reste encore relativement méconnu aujourd’hui. Cependant, dans notre pratique quotidienne, nous comprenons que c’est quelque chose de très répandu. C’est ce qu’indique Noémie Metzger, l’une des expertes en livestreaming au parquet de Paris.» Nous recevons de nombreux signalements indiquant que certaines personnes se livrent à cette pratique de livestreaming.

Si les effectifs étaient suffisants, on pourrait en France interpeller une personne par jour, résumant ainsi le travail de ceux qui s’occupent de ces dossiers. À l’heure actuelle, les cinquante enquêteurs de l’OfMin, le bureau dédié à la lutte contre les violences contre les mineurs, ciblent plusieurs centaines de suspects potentiels. Cependant, en raison de ressources limitées, seulement une dizaine d’enquêtes sont en cours en France, et une autre dizaine devraient être lancées avant la fin de l’année.

Néanmoins, comme le souligne Noémie Metzger : « On entend fréquemment. C’est une défense qui se laisse entendre, que tout cela n’est qu’une affaire virtuelle, que les victimes sont distantes et qu’il y a un aspect abstrait. Les faits sont pourtant extrêmement sérieux. » En réalité, il n’y a absolument pas d’abstrait. Nous ne regardons pas un dessin animé. Ces viols, filmés pour le plaisir d’une personne rémunérant leur visionnage, ont bel et bien lieu et les victimes de ces actes sont des mineurs.

Des victimes généralement très jeunes, la majorité ayant moins de 10 ans et souvent attaquées par leurs proches, provenant de famille en situation d’extrême précarité, aux Philippines, mais également maintenant en Colombie ou à Madagascar. « On profite véritablement de cette situation désespérée, car certaines familles sont prêtes à tout, même à commettre des abus au sein du foyer pour gagner de l’argent. Cet argent est essentiel pour subvenir à leurs besoins quotidiens, se loger et répondre à nos besoins vitaux », déclare Noémie Metzger.

Pour contenir ce phénomène, les responsables envisagent en particulier des peines très sévères pour ceux qui commanditent le livestreaming. Ils risquent désormais jusqu’à 20 ans de prison, étant considérés comme complices des agressions sexuelles sur les jeunes victimes.

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