Selon un rapport, en France, les inégalités progressent

La France se distingue par des inégalités marquées, avec une « fracture sociale » qui s’accentue, selon un rapport de l’Observatoire des inégalités publié le 3 juin. Bien que les inégalités ne connaissent pas une explosion soudaine, elles continuent de progresser, comme le souligne cet organisme indépendant qui s’appuie sur des données de l’INSEE et des ministères. Les écarts de revenus entre les plus riches et les plus pauvres se creusent principalement en raison de la stagnation du niveau de vie des catégories populaires, particulièrement pour les plus mal logés et les plus démunis.

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En 2025, les 1 % les plus riches en France perçoivent plus de 7 500 euros par mois, tandis que les 10 % les plus aisés touchent 3 600 euros mensuels pour une personne seule. En comparaison, les 10 % les plus pauvres vivent avec moins de 1 080 euros par mois, soit environ trois fois moins.

Malgré un système fiscal parmi les plus élevés au monde, qui contribue en partie à réduire ces disparités, l’Observatoire conteste l’idée selon laquelle la France serait un pays très égalitaire, la qualifiant d’hypocrisie.

Les inégalités s’installent dès l’enfance, et l’école peine à briser ce déterminisme social, qui semble même se renforcer. Par exemple, les enfants d’ouvriers sont 6,5 fois plus nombreux à obtenir un CAP que ceux de cadres. À l’université, la situation est encore plus marquée, avec 73 % des enfants de cadres ou de professions intermédiaires poursuivant des études après le bac, contre seulement 36 % pour les enfants d’ouvriers ou d’employés.

Dans un pays qui valorise le diplôme, cette réalité se répercute sur le marché du travail, tant en termes de salaires que de conditions de travail. Le rapport évoque une « fracture sociale majeure» concernant la pénibilité au travail.

Selon les données, le travail devient de plus en plus difficile, mais cette tendance touche principalement les ouvriers. Près de 70 % d’entre eux rapportent subir au moins trois contraintes physiques pénibles, comme rester debout longtemps ou porter des charges lourdes, contre seulement 7 % des cadres. Ces écarts se sont aggravés ces dernières années.

L’Observatoire des inégalités met en avant ces chiffres à un moment où les partenaires sociaux discutent de ces enjeux dans le cadre des retraites. Louis Maurin, sociologue et directeur de l’observatoire, avertit : « On peut continuer d’ignorer toutes ces alertes sur l’accroissement des inégalités, mais il ne faut pas se plaindre des conséquences politiques de cette surdité. »

Lors d’une conférence de presse tenue mardi, Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités et co-auteur d’un rapport, a déclaré que “la France se situe à proximité des États-Unis et du Royaume-Uni parmi les nations riches où les inégalités de revenus sont les plus marquées”.

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