Le procureur général Rémy Heitz s”‘inscrit en faux contre le prétendu laxisme des juges”
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Les ministres de la Justice, Gérald Darmanin, et de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ont fait valoir que le Code pénal ne répondait plus aux enjeux de la violence contemporaine. En réponse, Rémy Heitz a souligné que « l’institution judiciaire s’est mise en ordre de marche» et que des comparutions immédiates ont eu lieu dès le lundi suivant, permettant de juger plusieurs auteurs de violence. Il a fermement rejeté l’idée d’un laxisme judiciaire, affirmant que « les procureurs et les juges font leur travail» et que des sanctions appropriées ont été appliquées.
Le procureur général a également noté un « décalage très fort» entre les images des violences diffusées à la télévision et la réalité des faits jugés. Il a rappelé l’importance du « principe d’individualisation et de personnalisation des peines», qui permet d’apporter une réponse adaptée à chaque acte délictueux.
Concernant la question du sursis, récemment soulevée après la proposition de Gérald Darmanin de le supprimer au profit d’une condamnation minimale systématique, Heitz a défendu le sursis comme une peine significative. « Ce n’est pas rien que d’avoir une peine d’emprisonnement avec sursis à son casier judiciaire», a-t-il déclaré, ajoutant que la majorité des condamnés à des peines avec sursis ne récidivent pas.
Il a par ailleurs souligné que les juges font face à des injonctions souvent contradictoires. D’une part, on leur demande d’être plus fermes, ce qu’ils font, comme en témoignent les statistiques sur la sévérité des peines. D’autre part, ils sont confrontés à la saturation des prisons, ce qui complique l’exécution des peines.
Rémy Heitz a conclu en insistant sur l’importance de l’indépendance des juges, appelant à leur faire confiance et à leur permettre d’exercer leur fonction en toute sérénité.
