Dans le ferroviaire, Alstom absorbe Bombardier Transport et devient numéro 2 mondial
Le groupe français va devenir sur le marché du ferroviaire “le leader mondial en dehors des Chinois, un numéro deux qui distancera quand même d’assez loin le numéro trois” Siemens Mobility, observe Bertrand Mouly-Aigrot, directeur général du cabinet de conseil Archery.
La menace du chinois CRRC avait officiellement motivé le projet de fusion entre Siemens Mobility et Alstom, bloqué par la Commission européenne en février 2019. Un an après l’échec de ces fiançailles franco-allemandes, les difficultés du conglomérat canadien Bombardier ont permis à Alstom de rebondir en faisant une offre sur sa partie ferroviaire -elle-même basée à Berlin- pour sortir du lot.
Alstom et Bombardier “ont un historique de coopération, notamment en France. Ils se connaissent, et sont moins concurrents frontaux que Alstom et Siemens ne le sont”, confirme Bertrand Mouly-Aigrot.
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Alstom et Bombardier étant jusqu’à présent en situation de quasi-duopole, leur association sera archi-dominante sur le marché français, où seuls Siemens et l’espagnol CAF ont jusqu’à présent placé leurs produits.
L’affaire a été rondement menée. “On n’a pas eu de problème avec les autorités de la concurrence parce que précisément, marché par marché, nos points forts sont leurs points faibles et réciproquement”, confirme Henri Poupart-Lafarge, le PDG d’Alstom.
Alstom va peser 15,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, emploiera 75.000 personnes dans 70 pays et son siège mondial reste à Saint-Ouen, près de Paris.