En France, le réchauffement climatique s’annonce pire que prévu
En utilisant une nouvelle méthode pour évaluer le réchauffement climatique, des scientifiques de Météo France et du CNRS ont calculé qu’il pourrait conduire à une hausse de la température moyenne en France hexagonale de 3,8 °C en 2100.
«Par rapport aux précédentes estimations, cela représente une révision à la hausse jusqu’à 50%», explique Aurélien Ribes, auteur principal de l’étude. Leurs travaux, publiés le 4 octobre dans la revue Earth System Dynamics , sont une déclinaison, à l’échelle de la France, de la nouvelle approche utilisée par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat dans son dernier rapport de 2021. Grâce à cette méthode, les scientifiques ont pu confirmer le réchauffement déjà observé dans l’Hexagone (+1,7 °C), qui est supérieur à la moyenne mondiale (+1,1 °C).
« On voit très bien que c’est un peu fragile dans le contexte actuel de tension sur l’énergie.» Si les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, la température moyenne de la France pourrait s’élever de 5,6 °C, voire 6,7 °C dans un scénario catastrophe désormais jugé peu plausible. C’est une augmentation moyenne qui sera plus marquée en été qu’en hiver . À titre de comparaison, l’été 2022, particulièrement caniculaire, était 4 °C plus chaud que la normale, souligne Aurélien Ribes. En 2100, il fera donc en moyenne plus chaud pendant la saison estivale que cette année.
Et «un été un peu chaud dans le futur sera très nettement au-dessus de ce que nous avons connu, sans parler d’un été extrême», relève Aurélien Ribes, en mentionnant la possibilité d’étés à +7 °C.
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«Le réchauffement climatique est proportionnel aux émissions cumulées de gaz à effet de serre, c’est valable à l’échelle du monde, comme de la France. Chaque tonne de CO₂ compte», rappelle Aurélien Ribes. En France, ces émissions – principalement générées par les transports (31 %), l’agriculture (19 %) et l’industrie (19 %) – sont à la baisse ces dernières années, mais à un rythme largement insuffisant, comme l’a rappelé en juin le Haut Conseil pour le climat.